Attention : cet article est TRES long mais lisez bien jusqu'au bout !
Retrouvez ce sujet dans mon podcast, Réponses à Tout, dédié à l’alimentation intuitive. Disponible sur toutes les plateformes de podcasts, sur mon blog valerieorsoni.fr et ici.
L’alimentation intuitive ou instinctive, vous connaissez ?
Vous ne le savez peut-être pas, mais j’ai été en gros surpoids à un moment de ma vie.
Alors au cours de ma carrière de régimeuse, j’ai testé 42 regimes et je continue non pas pour maigrir mais pour pouvoir vous en parler de l’intérieur. Parce-qu’écrire basée sur un rapport médical c’est bien gentil, mais le ressenti n’y est pas.
Je me suis donc penchée sur l’alimentation intuitive suite à un article sur ce sujet qui m’a beaucoup intrigué et disons-le tout net, interpelée.
L’introduction fait rêver : “Écouter sa faim et ses envies, manger ce que l’on veut quand on veut… Les principes de l’Intuitive Eating, suscitent un véritable engouement. Et pour cause, ils sonnent le glas des régimes. Une spécialiste en nutrition nous en donne les grandes lignes et nous explique comment s’y mettre.“
Quand je lis les mots “sonnent le glas des régimes”, je m’interroge toujours. Certes, les mots sont vendeurs mais sont-ils vrais ?
« Nous avons constaté scientifiquement nous dit la nutritionniste ce qu’Evelyn Trible et Elyse Resch avaient soupçonné à l’époque à savoir : l’échec total des régimes ».
Notre spécialiste pour faire passer son message emploie le mot “scientifique”, on ne peut le discuter, si c’est scientifique alors c’est du sérieux et c’est donc prouvé……si on la croit sur parole, il est donc prouvé scientifiquement que les régimes sont un échec total.
Je trouve qu’elle y va super fort et que franchement même si des conclusions de médecins sont avanceée, je connais suffisamment de personnes qui ont perdu du poids durablement à commencer par maman, papa et moi-même, et je ne parle pas des bootcampeuses comme Jenifer ou Christel nos dernières témoins sur mon blog valerieorsoni.fr ! Elles ont perdu entre 26 et 76 kg et ne les ont pas repris non plus. Donc, le mot “échec total” est un mensonge. Tout simplement.
Passons…..Cela fait vendre….
Et la spécialiste de rappeler que si 95% des régimes ne fonctionnent pas (d’après elle, les personnes reprennent du poids voire plus en remangeant normalement, là encore que veut dire “manger normalement” ?), les 5% restants ne correspondent pas pour autant à une réussite. « Une grande partie des gens ne reprennent pas de poids mais vont démarrer des troubles du comportement alimentaire », précise-t-elle.
La, la coach que je suis bondit ! Allons donc, on ne peut pas dire n’importe quoi…si on l’écoute 95% des bootcampeuses ont tout repris voire plus et les 5% autres ont développé des troubles du comportement alimentaire.
C’est de la foutaise !
Bon je me dis que si cette approche est la base de la preuve que l’alimentation intuitive fonctionne, tout ça ne respire pas le sérieux !
Pour mieux comprendre, passons en revue les 10 principes de cette fameuse l’alimentation intuitive selon les californiennes, Evelyn Tribole et Elyse Resch
1- Rejeter les régimes qui vantent de faux espoirs
“Aucun ne fonctionne et tous provoquent un sentiment d’échec. “
Ce genre de propos à l’emporte-piece m’a toujours choquée. Il est vrai que certains régimes privatifs entraînent un échec certain on le sait mais de la à mettre toutes les approches dans le même panier….et vu que leur approche est aussi un régime, doit-on dire que l’alimentation intuitive est un échec ? CQFD !
2- Honorer sa faim
« Lorsque mes enfants étaient petits et me disaient qu’ils avaient faim, je les félicitais en leur disant que c’était un signe de bonne santé », explique la diététicienne-nutritionniste.
Wow…alors là, je suis bluffée..féliciter un enfant parce qu’il nous dit qu’il a faim? Je ne dis pas qu’il faille le punir pour avoir faim mais de là à le féliciter….c’est un pas que je ne vous conseille pas de franchir.
3- Faire la paix avec la nourriture
“Arrêter de se battre contre certains aliments et s’autoriser à manger de tout. Cette permission inconditionnelle de ne rien se refuser est plus compliquée à mettre en place pour des personnes qui ont perdu le plaisir de manger ou qui ne savent pas reconnaître les signaux de faim ».
Faire la paix n’est pas faux et est même plutôt importante mais en même temps, toutes les approches n’entrainent pas des privations si intenses qu’elles nous rendent folles de faim.
4- Cesser de cataloguer comme « bons » ou « mauvais » les aliments
“Bannir le sucre, faire la chasse au gras… cette posture entretient une relation malsaine avec la nourriture et peut mener à des troubles alimentaires comme l’orthorexie (obsession du manger sain) ou la boulimie (obsession pour l’aliment dont on se prive). Aucun aliment ne fait mincir ou grossir. Sans interdit, on mange de tout avec modération.”
Heu comment peut-on dire cela ? Aucun aliment ne fait grossir et bien si, je vous annonce un super scoop…..une cuillère de sucre est vraiment beaucoup plus riche qu’une cuillère de salade verte. Et non, arrêter le sucre de manière intelligente et éduquée n’entraîne pas de développement de troubles alimentaires. Il ne faut pas se laisser raconter n’importe quoi.
En revanche il est vrai que pratiquer des privations intenses et constantes peut entraîner des soucis non seulement de santé physiologique, mais aussi mentale.
5- Respecter les signaux de satiété
“Dès qu’il est repu, le corps envoie des signaux de satiété. Evelyn Tribole et Elyse Resch considèrent que nous sommes tous capables de savoir quand nous n’avons plus faim, il suffit de s’écouter. Pour les repérer, arrêter de manger au milieu du repas et se demander si on a encore faim. Au lieu d’écouter ce qui est à l’extérieur de soi, se reconnecter à ses sensations. “
Ça pour le coup c’est vérifié, on sait que prendre le temps de manger nous aide à manger moins vu que le signal de satiété met 20 minutes à arriver au cerveau.
6- Redécouvrir le plaisir de manger
“Les régimes nous éloignent du fait que manger est d’abord un plaisir. « Celui qui se fait une fête de manger va savourer ce qu’il mange et se sentir plus vite satisfait que celui qui mange avec culpabilité ».
Certes, culpabiliser n’est pas bon mais là encore la spécialiste met tous les régimes dans le même panier. Ce qui n’a trop de sens vu que le mot régime veut dire “façon de s’alimenter”. Si vous me suivez sur LeBootCamp.com vous savez que je me fais plaisir avec des bons petits plats et en meme temps je ne suis pas convaincue qu’il faille toujours penser en terme de “manger” egal plaisir..manger peut aussi etre une facon de recuperer de l’energie apres une grosse seance de sport par exemple.
Je pense qu’attribuer du plaisir au fait de manger retire la fameuse notion d’intuitivité. Nos ancêtres se nourrissaient pour survivre…..la notion de plaisir n’était pas là…..nous avons créé ce concept et avons remplacé l’intuition par la rationalisation et l’hédonisme. Nous sommes passés de “j’ai faim je dois manger” à “manger doit rester un plaisir”.
Pas sur que cette approche où l’on s’impose une réaction ou une perception soit vraiment la culture de l’intuition ou de l’instinct.
7- Apaiser sa faim émotionnelle
“La tristesse, l’ennui, la colère… des émotions qui peuvent nous amener bien souvent à nous consoler avec des aliments réconfortants, souvent les plus gras-sucrés-salés. Evelyn Trible et Elyse Resch proposent de trouver d’autres moyens de s’apaiser et de se consoler. « La faim émotionnelle est souvent activée par les régimes restrictifs ».”
Certes, nous le savons, compenser son stress par de la nourriture, se récompenser avec des gâteaux quand on a atteint un objectif n’est pas une démarche idéale pour perdre son poids de manière saine. Sur ce front nous sommes d’accord à 100%.
Mais ne nous culpabilisons pas si parfois on se rassure avec un petit bout de chocolat…..je vous avoue que lors du tremblement de terre de 4.7 qui m’a réveillée à 22h3 et après 15 minutes de méditation pour me remettre de mes émotions et un sommeil qui ne revenait pas, prise par une faim nocturne liée au stress je me suis écoutée…tiens donc…j’ai suivi mon intuition nocturne et suis allée affronter le stress et la peur avec quelques carrés de chocolat noir….Jetez-moi la première pierre j’assume !
8- Être bienveillant avec son corps
“L’insatisfaction corporelle et la poursuite de la minceur caractérisent les abonnés aux régimes, qui se fixent bien souvent des objectifs irréalistes. Commencer par s’apprécier, éviter de se dévaloriser… c’est déjà un grand pas.”
La bienveillance nous la pratiquons sur LeBootCamp et sur d’autres regimes.
Néanmoins, ne pas accepter son corps en l’état, vouloir être plus tonique donc ressentir une insastifaction corporelle n’entraîne pas forcément un enchaînement de régimes. Si nous choisissons une approche saine dès le début, nous ne rentrerons pas dans un cycle infernal.
Nous sommes d’accord sur le front du self love qui évidemment fait une sacrée différence pour rester motivée.
9- Faire de l’exercice
“L’intuitive eating l’encourage non pas pour brûler des calories, mais pour s’offrir un moment de détente, de partage avec des amis et surtout, pour se sentir bien dans sa peau. “
Bon là je dis stop…….un moment de détente oui, partagé avec les amis oui, se sentir bien dans sa peau oui, mais aussi pour brûler des calories. Il n’y a pas de mal à se dire “bon ben j’ai dévoré un Paris-Brest et un kouignaman, et bien à moi les 2h de rando sur la plage”.
Réaliser ce que représente notre prise alimentaire et se comporter activement en fonction de nos repas et snacks éventuels n’est pas signe d’un problème.
10- Prendre soin de sa santé de façon globale
“Quand on fait confiance à son intuition, on mange des aliments qui font du bien à nos papilles et à notre santé. Sans être dans l’obsession de l’aliment-santé. “
Bon là je bondis….moi quand je fais confiance à mon intuition sans faire preuve de rationalisation ou d’intelligence, j’ai envie de finir le gâteau au chocolat qui est si bon, ou le saucisson ou autre chose bien grasse.
Au fil des années, on apprend à mieux gérer ses envies et à se déshabituer du sucre par exemple, mais basée sur ce que je vois, sur ce que je lis et sur les gens que je côtoie, j’ai peine à penser qu’avec cette fameuse confiance en son intuition, on ne mange que des aliments qui nous font du bien.
Restaurer des routines
“Pour certaines personnes, il est essentiel de restaurer des routines, comme des repas à heure fixe. “
Si on impose des horaires, n’êtes-vous pas d’accord avec moi que vous n’êtes plus dans l’intuitif ? C’est pas très clair cette affaire.
De plus, en 2019 on sait bien qu’imposer des repas à heures fixes va à l’encontre de notre métabolisme.
Je suis donc du coup très perturbée et pas plus éclairée sur ce concept vraiment loin d’être clair qui avance tout et son contraire.
Alors, après avoir tout décortiqué sur ce sujet assez flou, je suis partie à Tahiti, et j’ai décidé de pratiquer l’alimentation intuitive.
Selon le Larousse, “intuition” veut dire “Connaissance directe, immédiate de la vérité, sans recours au raisonnement, à l’expérience”. Alors je dirais qu’oblitérer l’expérience de sa démarche nutritionnelle n’a pas de sens. Oublier de raisonner aussi. Parce-que ce sont nos expériences en la matière qui nous aident à ne pas manger le poivron qui nous fait mal au ventre ou la grosse pizza qui en excès va nous rendre malade ou le gâteau tous les après-midi qui nous fait grossir.
Mais passons, j’ai testé !
Donc à Tahiti, j’ai beaucoup bougé car le mouvement quotidien et les exercices réguliers sont devenus un classique de ma vie mais côté nutrition, j’ai mangé ce dont j’avais envie sans raisonner donc et sans utiliser mon expérience.
Ça a donné :
Des pizzas au petit-déjeuner, fort délicieuses au demeurant et dont l’énergie m’était bien utile avant d’aller plonger en eaux profondes et froides.
Je me suis fait plaisir avec du chocolat plus que de raison mais mon intuition me disait “fais-toi plaisir” alors je me suis écoutée. Après tout, je bougeais beaucoup donc….
Le soir, mon ami Christophe qui cuisine comm un dieu nous faisait des gratins dauphinois, oui je sais, pas très tahitien, et autres gigots d’agneau ou poisson en crème de vanille et je me suis fait plaisir, j’ai suivi mon intuition.
Bref, zéro calcul, zéro analyse..du pur instinct et de l’intuition.
La conclusion de cette histoire est la suivante : cette approche est très belle sur le papier, et il est vrai que les propos font plaisir à lire surtout quand on a choisi les mauvais régimes et que l’on va d’échec en échec. On est alors prête à tout et on aime s’entendre dire écoute toi”. Ces propos nous permettent de réduire (en apparence) le stress lié à la prise alimentaire, mais ils ne résolvent aucun problème de poids, bien au contraire.
Bref, je suis loin d’être fan de cette approche de-responsabilisante et sur laquelle je n’ai pas vraiment trouvé d’études sérieuses.
Et re-bref, j’ai tout de même pris ces foutus 3 kgs….alors je vais me remettre à pratiquer l’alimentation intelligente et informée de mon programme LeBootCamp.com.
Désolée pour la longueur de l’article mais le sujet s’y prêtait !
Et vous, avez-vous testé l’alimentation intuitive ? Quelle fut votre expérience ?
Valérie Orsoni
Votre Coach Minceur & Bien-Être LeBootCamp