Vous devriez me répondre NON…..ou alors la coach que je suis va manger son chapeau.
En fait, le premier titre de cet article fut : “Coup de gueule : quand on nous dit ce que nous voulons entendre”
Alors que je feuilletais le ELLE Hors Série Corps de cet été où une page entière est dédiée à mon ouvrage Ventre Plat en 5 min Par Jour, je suis tombée sur cette phrase. On ne peut pas la rater, elle n’est pas sortie du contexte par mes soins, elle se trouve en plein centre de la page et on ne peut l’ignorer.
La voilà :
Je me suis demandée tout de suite pourquoi diable une philosophe (donc pas une psychiatre) fut interviewée sur un article concernant le corps dans ELLE, mais pourquoi pas….
Faisons donc de l’analyse de texte :
Gare à ne pas tomber dans une autre norme, celle d’un corps sportif, sain, en plein effort avec un côté “si l’on veut, on peut”.
Gare à = attention
une autre norme = État habituel, conforme à la majorité des cas. (définition du Larousse)
un corps sportif = un corps qui se bouge
sain = le contraire de mauvaise santé
en plein effort = qui se bouge donc
si l’on veut on peut = et l’inverse est si on ne veut pas on trouve des excuses…ou on lit cette phrase de la philosophe pour justifier son manque d’action
Alors pour moi, l’ancienne grosse que je fus, pour la nana qui souffre des articulations depuis toute petite, sourde à 50%, et avec tous les autres problèmes de santé que ma communauté connaît, cette phrase qui confond COMPLAISANCE avec BIENVEILLANCE, qui dit ce que les fainéants veulent entendre, m’a fait sortir de mes gongs.
Parce-que la coach que je suis adhère complètement à la norme d’un corps sain (donc en pleine santé), qui se bouge (#OnNestPasDesLoukoums et #TeamNoExcuse), et je suis une ENORME adepte de “si tu veux tu peux”.
Attention : chacun peut à son niveau et c’est la beauté de cette norme très vague !
Selon notre état de santé, de notre état psychique, de notre temps disponible, et de nos préférences, nous avons tous et toutes des raisons pour bouger plus ou moins.
Quand j’ai posté cette phrase et exprimé ma stupéfaction, j’ai reçu beaucoup de messages “Think Positive” de bootcampeuses dont la vie a changé le jour où elles sont passées de la norme “je me trouve des excuses c’est comme ça et pas autrement” à “TeamNoExcuse”, “SiJeVeuxJePeux”, etc….. Dans cette catégorie de personnes qui ont changé leur façon de voir, il y a des jeunes étudiantes, des mamans, des retraitées, des obèses et des “j’ai que 5 kg à perdre”, des malades du cancer et des grandes brûlées, des nanas en pleine forme mais avec un passif de fainéantise entretenue par un soit disant body positive détourné en justification de “je ne fais rien today, j’ai une excuse”.
Car le corps, c’est comme un crédit.
On tire dessus, on l’utilise sans y penser et puis un jour faut passer à la caisse et payer. On peut se trouver toutes les excuses du monde et de la galaxie, un corps qui ne bouge pas est un corps en mauvaise santé. Point barre. Quelques soient nos excuses. Re-point barre.
Ravie d’avoir eu de tels commentaires :
J’ai aussi reçu des messages de femmes qui me disaient que mon attitude était culpabilisante…que si on n’a pas envie de bouger c’est un choix et que faire du sport peut causer des addictions graves. Oh que oui, et je respecte le choix de chacun et chacune mais j’ai mon avis quant à la santé d’un corps qui ne bouge pas. En même temps, si vous ne faites pas de sport, la probabilité de devenir addict est très faible, voire nulle, vous en conviendrez avec moi. Vous êtes donc protégées de ce côté-là. Un peu comme la pub pour le Loto : “100% des gagnants ont joué”.
Ce à quoi on m’a répondu que trop de sport devenait une addiction et attention aux très grands risques liés aux addictions du sport (aussi appelées bigorexie). Ça n’est pas faux mais franchement….en France plus de 35% de la population est soit obèse soit en surpoids et seuls 0.27% des gens sont addicts au sport (et parmi les sportifs déclarés, seuls 1.9% sont addicts).
Attention : vouloir faire du sport tous les jours parce que ça nous manque si on ne bouge pas ne dénote pas d’une addiction mais simplement d’une envie de bien vivre.
Alors concentrons-nous sur les réels problèmes : l’obésité et le surpoids. Rappelons que ceux-ci sont principalement liés à 3 raisons : sédentarité, mal-bouffe, trop-de-bouffe.
Du coup, je suis allée interviewer un médecin français, Hélène Rossinot (auteur de “Aidants, des invisibles” qui sort le 4 septembre 2019) qui a répondu à mes questions sur l’addiction au sport et sur cette phrase.
[…HR : L’addiction au sport est définie comme le besoin irrépressible et compulsif de pratiquer régulièrement
et intensivement une ou plusieurs activités physiques et sportives en vue d’obtenir des gratifications immédiates et ce malgré des conséquences négatives à long terme sur la santé physique, psychologique et sociale. Les individus souffrant de dépendance à l’effort font état de souffrances quasi identiques à une addiction « classique » : apparition d’état dépressif en cas de sevrage, comportements ” jusqu’au-boutiste” occasionnant des blessures graves voire irréversibles, souffrances sociales et familiales avec le délaissement de la vie familiale et professionnelle pouvant entraîner divorces, pertes d’emploi, rétrécissement du cercle des amis…
Les pourcentages d’addicts au sport sont très différents selon les études en particulier en France, c’est très difficile d’avoir des chiffres fiables.
Cependant, même si les problèmes d’addiction ne sont jamais à prendre à la légère, dans une société ou 35% des adultes sont en surpoids ou obèses, il parait irresponsable de ne pas recommander à la population de faire de l’exercice régulièrement, accompagné d’une alimentation saine. La lutte contre la sédentarité et ses conséquences est aujourd’hui un des plus grands défis de la santé publique et une priorité absolue en matière de prévention. L’équilibre reste la clé de toute vie saine.
…]
Donc, comme nous le voyons dans l’analyse d’un médecin, vouloir bouger tous les jours, et même être un athlète de haut niveau ne fait pas de nous des addicts du sport. Cela fait de nous des personnes qui prennent soin de notre santé. L’addiction est une maladie très grave que nous ne pouvons sous-estimer. Mais les cas sont excessivement rares !
Oui, si on veut on peut !
Et pour revenir sur le “si on veut on peut”……Depuis 10 jours, où j’ai subi un trauma sur le bas du dos, je ne pouvais pas bouger. Mais je sais que plus les jours passent, plus ma masse musculaire se réduit et qu’une sangle abdominale tonique c’est un dos en bonne santé. Je ne pouvais peut-être pas réparer le choc que j’avais subi mais sûrement tenir mon dos au mieux. Alors, allongée, au lieu de juste lire ou regarder la TV, j’ai rentré mon ventre, travaillé sur mon périnée, serré un coussin entre mes jambes et fait des biceps avec des petits poids. C’est cela la fameuse attitude “si on veut on peut”. Et elle est ouverte à quiconque quelque soit notre niveau.
Cette attitude positive s’adapte à nos limitations physiques bien évidemment.
J’assume fermement mon attitude #TeamNoExcuse et j’invite la philosophe auteur de ces quelques lignes à venir faire une randonnée avec moi pour en discuter…au moins, nous brûlerons des calories à défaut de tomber d’accord.
Et vous ? Que vous évoque cette phrase ? Réactions? Retours ? Désaccords ?
À votre santé !
Valérie Orsoni
Votre Coach Minceur & Bien-être LeBootCamp (en ce moment, votre premier mois est gratuit avec le code SUMMERFIT !)