Haaaa Tahiti….ses plages de sable blanc, ses cocotiers et sestahitiens qui ont toujours le sourire aux lèvres ! Alors que nous autres, habitants de San Francisco, les laissés pour compte des compagnies aériennes, avons appris qu’une ligne directe s’ouvrait sur Papeete avec United, le bonheur était à son comble ! Quelques mois plus tard, une compagnie française (cocorico) annonçait la même chose et à prix discount. Je vous présente donc French Bee. Lisez bien jusqu’au bout car je partage avec vous des conseils pour voyager vers la Polynésie à petits prix en fin d’article !
J’ai voulu tester la petite abeille française qui fait de plus en plus parler d’elle dans le monde du voyage aérien low cost. Alors que Thomas Cook vient de faire faillite abandonnant plus de 600 000 passagers aux quatre coins du monde, que Norwegian compte ses jours, French Bee va curieusement très bien : avions neufs et propres, prix plancher, développement de lignes et résultats en hausse.
Après un petit tour sur leur site, je découvre des prix battant toute concurrence. Alors qu’un San Francisco – Papeete via Los Angeles sur Sur France en eco basic coûte 1500$, le même en direct sur French Bee s’affiche à $655. Là où l’abeille est créative, c’est qu’elle offre une classe Premium, celle que j’ai testée.
Sur le “papier”, le siège a l’air de bien s’incliner avec en prime un petit-repose pied (que nous ne trouvons pas sur United, ni en Eco ni en Eco Premium ni même sur leur First Domestic), et une prise pour charger son portable ou tablette (là encore, n’existe même pas en First Domestic United ou Eco Air France). L’écran vidéo est plus large que la moyenne et la sélection de films correcte.
Bref, je sors ma carte bleue et choisie la classe Premium Blue. La classe Eco Basic (sans bagage) est à $655 et la Premium à $1800 (sur certaines dates, la Premium peut passer à $2200, c’est presque le prix de la classe affaire pour Paris quand on passe par des discounters de billets business class). En effet, il y a bel et bien un gros premium sur ce siège !
Les ennuis ont commencé dès l’achat. Alors que je voyage depuis des années, que j’ai bien du faire des centaines de vols et donc d’achats de billets d’avion, je découvre un étrange processus de confirmation de commande. En effet, 24h après avoir acheté mon billet, je reçois un email (curieusement n’émanant pas de French Bee mais de French Blue) qui me demande – pour ma sécurité – de leur envoyer par email une copie recto-verso de ma carte bleue ainsi qu’une copie de ma pièce d’identité. Je dois avouer être choquée par cette demande. Comment diable ma sécurité va être protégée si j’envoie par email non sécurisé des éléments aussi sensibles ? Alors que la fraude et les vols d’identité progressent dans le monde entier, voilà qu’une société ayant apparemment pignon sur rue me demande l’impensable.
Je réponds en exprimant ma surprise, ou plutôt mes surprises :
- différence de nom de domaine entre le site où j’ai commandé mon billet celui qui envoie le mail
- Manque total de sécurité si j’envois ces éléments par email non sécurisé
- J’ai utilisé une carte digitale à usage unique donc je ne peux pas envoyer une photo de carte physique ayant le même numéro de carte et la même date de validité que celle utilisée sur le site
Je reçois un mail réponse 24h plus tard m’indiquant que sans ces informations, mon billet est suspendu. Hallucinant !
Je décide donc d’appeler le 1-800, gratuit aux USA mais très fortement taxé en France. L’opérateur me le confirme : il faut une copie de la carte physique. Je lui explique que je n’ai pas cet élément because carte à usage unique, etc etc etc…Il ne veut rien savoir et insiste croyant bon de me dire que si je me rends physiquement à l’aéroport d’Orly ou de la Réunion, je pourrai parler avec une personne et expliquer mon histoire. Je crois bon de re-préciser que je réside à San Francisco et que prendre un avion pour aller expliquer mon bout de gras à Orly ne fait pas sens, il ne veut rien entendre.
Les jours passent, et rien n’y fait. À 4 jours du départ je tente une ultime porte de sortie en envoyant une copie du relevé de compte en banque montrant que la somme a bien été débitée de mon compte et faisant contre fortune bon coeur, je joins une copie de mon passeport. Que nenni, cela ne suffit pas. Mon billet est toujours suspendu, French Bee veut une copie de ma carte de credit (vous savez, celle qui n’existe pas, ou plus). À bout d’options, j’appelle ma banque et lui explique la situation. Mon contact m’informe qu’ils pourront sortir une carte physique avec le même numéro utilisé (ne me demandez pas par quel miracle !) mais pas avec la même date de validité. L’abeille se mort la queue (à défaut du poisson habituellement utilisé dans cette expression).
Je tente le tout pour le tout, et envois une copie de cette carte physique à nouveau avec mon passeport (nous en sommes au 12ème mail)…..apparemment leur responsable de la (non)sécurité des passagers est aussi mauvais que leur process car aucune vérification n’est faite sur la date de validité, et je reçois une confirmation que mes billets sont enfin dé-suspendus.
Alléluia……
Après tout ce stress qui m’aura coûté des heures d’appels téléphoniques et autres emails, je ne veux qu’une chose, me poser dans ce siège confortable et dormir jusqu’à Papeete.
Check-in : très facile, pas de queue en Premium. En moins de 5 minutes, l’agent très efficace a géré le contrôle passeport, l’enregistrement des bagages et la sortie de la carte d’embarquement. Bravo. Mais côté bagages, pas d’étiquette prioritaire ce qui fait qu’à Papeete l’attente sera longue, très longue (la bonne nouvelle est qu’aucun bagage ne sera perdu).
Passage Sécurité : En Priority grace au billet Premium. Très appréciable quand la queue du côté Economie fait 250 m de long.
Embarquement : prioritaire dans un Airbus 350 qui a l’air tout neuf.
À bord : les sièges sont en mode 2-3-2 en Premium contre 3-4-3 en Eco. Vraiment pas large du tout (je me demande comment font les personnes en grand surpoids), avec deux accoudoirs non amovibles et fixes. Alors que le design aurait pu prévoir une tablette dans l’accoudoir extérieur pour libérer de l’espace entre les sièges, le choix a été de tout mettre au milieu. Même moi qui ne suis pas épaisse me sens à l’étroit. Sur la photo, vous voyez un repose-jambe et un repose-pied mais sur mon vol, point de repose jambes….heureusement, je suis petite, je me suis mise en boule.
En toute honnêteté, le siège est aussi (peu) confortable qu’un First Domestic sur United mais j’appréhende les 8h de vol et la nuit que je vais y passer.
J’ai presque failli oublier : une petite couverture et un oreiller complètent le “confort”.
Quality du sommeil : proche du nul. On ne dort pas dans ce genre de siège, on somnole. Ça ira pour un voyage de vacances mais pas de business où l’on se doit d’être frais dès l’arrivée.
Nourriture à bord : mauvaise. Mangez avant d’embarquer ou emportez votre repas. Du niveau repas de prison (notez que je n’ai jamais déjeuné en prison mais que c’est l’idée que je m’en fais) : saumon trop cuit et sec, deux bouts de brocolis trop cuit aussi, riz blanc sans assaisonnement, pain froid et un petit gâteau moelleux mais sec pour le dîner.
Pour le petit-déjeuner servi 1h avant l’atterrissage, une boisson chaude (thé ou café) un croissant froid et sec, un bout de pain froid aussi (alors que réchauffer est très simple et change tout), un yaourt, du beurre, du miel et du fromage. Pas de fruits.
La description du site est bien loin de la réalité. Il faudrait que l’état-major de French Bee teste ses propres vols.
Entertainment à bord : écran certes large MAIS le mien ne fonctionnait pas. Je n’ai donc pas pu suivre notre vol et atterrissage avec la caméra située sous l’avion ou visionner un film.
Service à bord : le SEUL POINT FORT de l’expérience ! Deux charmantes jeunes femmes – Corianne, adorable, et une tahitienne très souriante – se sont occupées de la classe Premium, le tout avec un sourire dont elles ne se sont jamais départi. Un chef de cabine au top, Jessen, lui aussi adorable, a rendu le voyage plus agréable. Un vrai bonheur ! Corianne ira jusqu’à préparer une boisson chaude 20 minutes avant l’atterrissage. Merci ma belle !
Toilettes : très propres mais un seul pour les 35 passages de Premium. Gare à vous si vous attendez derrière deux nanas qui ont décidé de refaire tout leur maquillage avant l’atterrissage !
Conclusion : excellent prix en éco, pas vraiment d’avantages en Premium (United et Air France sont alignés), siège peu confortable, nourriture à éviter. Commet souvent dans la vie, on obtient ce pour quoi l’on a payé.
Conseils pour aller en Polynésie à petit coût : réservez votre billet un mardi, n’hésitez pas à comparer les low costs comme French Bee et les compagnies classiques (Air France, Air Tahiti Nui, United, American, Delta, ANA, etc….).
Il arrive plus souvent qu’on ne le pense qu’un billet Economy classique avec bagage compris soit moins cher que le billet low cost sans bagage auquel on rajoute l’option bagage et choix du siège par exemple.
Prenez le temps de faire vos devoirs. Gardez à l’esprit qu’un vol direct n’est pas toujours plus cher qu’un vol avec escales.
Mettez une alerte sur un site comme skyscanner.com qui vous informera des fluctuations de prix et vous offrira toujours les vols les moins chers (meilleures offres que sur Expedia par exemple).
Si vous prenez le billet basique sans bagages, vérifiez les conditions d’acceptation de votre bagage en cabine : taille et poids et puis voyagez léger. Après tout, pour Tahiti, vous n’avez besoin que d’un paréo, un maillot, une protection solaire et des lunettes !
Allez zou, je suis bien arrivée donc direction la plage, le bikini et les vidéos fitness sur sable blanc !
Valérie Orsoni
Votre Coach Minceur & Bien-Être (et aussi parfois, tourisme….allez donc visiter la catégorie : “Carnets de Voyage“)