1 femme sur 8 développe un cancer du sein invasif (oui, vous savez bien calculer, ça nous donne du 12%).
Surprenant : alors qu’on nous stresse avec notre patrimoine génétique, 85% des cancers du sein touchent des femmes qui n’ont aucun membre de leur famille qui en ont souffert. (Vous aimez toujours les maths ? Essayez de rapprocher ce chiffre de celui de la première ligne)
22% d’augmentation du risque chez les femmes qui ont consommé de la viande rouge une fois par jour pendant leur adolescence. Donc on se calme sur la viande rouge les amies !
Les USA sont dans le top du classement des pays occidentaux pour… le nombre de morts par cancer du sein qui auraient pu être évitées grâce à une meilleure assurance, un accès à une assurance et simplement un processus plus rapide.
En Amérique, une visite annuelle médicale est imposée si vous avez un plan médical dit HMO (les moins chers et donc les moins flexibles, Health Maintenance Organization) ou pas si vous avez un plan plus flexible (donc bien plus cher) qui s’appelle un PPO (Preferred Providers Organization). Il existe d’autres systèmes comme Kaiser où tout se passe dans un seul et même établissement : consultations, examens, chirurgies, etc.
J’ai de la chance, j’ai accès à un PPO, ce qui veut dire que je peux aller voir le médecin de mon choix. Attention, rien n’est couvert à 100% et selon votre plan, vous pouvez y être de votre poche de $20 à $75 pour une simple visite de médecin. Quant aux examens type radio ou IRM, et dans mon cas, les premiers $1500 par an (env. 1300€) ne sont pas remboursés. Ensuite, je suis couverte à hauteur de 75% en général.
Important. Ici, l’assurance est toute puissante : elle peut refuser un examen, un médicament ou un traitement. Les appels sont possibles mais rarement efficaces.
Bref… le tableau est dressé… Parlons de mon aventure des dernières semaines. Dans le cadre de mon Annual Wellness Visit (ma visite annuelle), le médecin me prescrit une mammographie dans un centre à l’autre bout de la ville. Je ne crois pas bon de modifier la chose… Bien mal m’en a pris car le temps perdu en aller-retour est énorme. Je fais donc la mammographie et je suis informée que les résultats me seront envoyés par la poste (en 2019 ?!?) et sous 2 semaines (pourquoi un délai si long ?).
En 2019 : on m’envoie mes résultats sous 2 semaines et par la poste !
Une fois l’examen fait, j’oublie la chose jusqu’à deux semaines plus tard où une lourdeur dans les seins me fait penser que “tiens, je n’ai jamais reçu mes résultats“. Je me dis que si il y avait eu quelque chose on m’aurait appelée et que donc pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Naïve que je suis !
J’appelle mon médecin qui est en vacances. On me dit de rappeler dans une semaine. Sauf que je n’ai pas envie d’attendre… Je ne sais pas… Un truc me chiffonne… J’insiste… On me renvoie vers le centre de radiologie… Je négocie, dois rappeler trois fois pour enfin recevoir par un email un rapport de 2 lignes qui m’indique, je cite “votre examen récent montre des éléments qui nécessitent d’autres examens plus approfondis”.
Votre examen récent montre des éléments qui nécessitent d’autres examens plus approfondis
Me voilà donc bien avancée : je sais qu’il y a “quelque chose” qui cloche mais quoi ? Je rappelle plusieurs fois jusqu’à ce qu’enfin je reçoive un rapport complet qui montre la présence de 4 masses de 1.5 cm chacune, dans le sein gauche. Pas 1, pas 2, pas 3… Non, je suis prolifique… 4 ! Apparemment 3 sont apparemment “normales” mais une n’est pas bien belle et c’est celle-ci qui nous stresse donc. J’appelle mon médecin, enfin le cabinet puisque monsieur est en vacances et que personne n’a jugé bon de m’informer du résultat. Je demande à ce que les fameux examens complémentaires me soient prescrits. Que nenni me dit-on. “Il faut que vous voyez un spécialiste sinon l’assurance ne les couvrira pas“. On me réfère donc vers un établissement spécialisé, que j’appelle dans la foulée pour m’entendre dire “ha bien non, les cas avérés comme vous (heu merci de me stresser), ne sont pas de notre ressort“.
Et bien, je creuse et me lance dans des recherches en ligne pour trouver le meilleur centre de “Cancer du Sein” de la ville… et j’ai de la chance, un des meilleurs centres aux USA se trouve chez nous, à San Francisco. Je rappelle donc mon médecin puisque j’ai fait leur travail à leur place, et demande un “referral” pour ce centre, le UCSF Breast Center.
On pourrait penser qu’après, tout roule comme sur des roulettes.
Après tout, on est déjà bien stressé. On n’en parle à personne pour ne pas donner vie à un monstre potentiel et surtout, ne pas le laisser prendre plus d’espace dans son esprit.
Que nenni. Il s’avère que mon cabinet médical n’a pas fait suivre mon dossier et que donc je dois attendre que tout soit entré dans l’ordre.
Attendre ? Mais qui a envie d’attendre dans ces conditions ?
Je ronge mon frein et n’y tenant plus, je prends mon destin en main et appelle, rappelle et harcèle le centre. Je finis par mettre la main sur un nom magique, celui de la personne qui détient le sésame, une certaine Claudia qui a le pouvoir de programmer le premier RDV avec un médecin. On m’annonce au moins 5 semaines d’attente. Il est hors de question qu’après m’avoir balancé cette histoire de 4 masses dont une pas belle on me fasse poireauter 5 semaines pour un premier RDV puis on ne sait pas combien de temps pour des examens, une analyse et j’en passe.
Prendre la situation en main.
Je fais le forcing et me rends à pied au centre et pam ! J’apporte en main propre mon dossier avec le CD de la dernière mammographie… Je le remets à un jeune homme adorable qui me dit qu’il va s’occuper de moi. On y croit. Chaque chose qui se passe est un signe, bon ou mauvais selon son humeur.
On me dit de rappeler la reine de la programmation ce soir. Bien évidemment ça aurait été trop beau, la belle Claudia ne répond pas, ne rappelle pas… ni ce jour-là ni le lendemain. Le surlendemain elle tente de me joindre mais bien sûr, je rate son appel. Je finis par l’avoir au téléphone, n’y croyant pas vraiment… Mais voilà qu’elle me réclame les CDs des autres mammographies d’avant, faites à l’autre bout de la ville, et ce avant demain midi si je veux un RDV mardi prochain… Bon ok. Je pose tout, la santé étant prioritaire, et passe ma journée à courir derrière le CD, le rapport ou autre document et je retourne au centre tout apporter en main propre.
J’ai quelques jours devant moi pour ronger mon frein… Calculer des probabilités… Il parait qu’une femme sur 8 aura un cancer du sein… Je regarde mon groupe d’amies… Réfléchis à qui a déjà eu un cancer… Réalise que cette analyse n’a aucune valeur… Je me lance dans une analyse des cas de cancers du sein dans ma famille (très nombreux et souvent touchant des femmes très jeunes), je fais des recherches… Lis des articles… Essaye de comprendre comment en jeûnant tous les jours entre 16 et 20h, en mangeant sainement et en n’étant pas porteuse des gênes BRCA1 et BRCA2 je pourrais avoir développé un cancer.
Je me rassure comme je peux.
Parfois je sombre en me disant que peut-être je n’aurai pas de bol… Du coup, j’en profite pour envoyer mon dossier de sponsoring pour mon Expédition Antarctique 2020 #WomenCan faisant des paris avec moi-même : si la première réponse que je reçois est positive alors tout va bien se passer, ou autre idiotie que je vous demande de ne pas juger.
Idiotie peut-être mais lorsque je reçois une réponse négative, elle prend un tout autre sens et m’assène un coup de massue sur la tête me forçant un peu à courber mon échine que je redresse toujours parce-que comme je le dis et le répète : je suis plus forte que je ne le pense.
Je suis plus forte que je ne pense
Je pousse mon jeûne encore plus pendant ces longs jours d’attente, visant les 24h pour étouffer les potentielles cellules cancéreuses.
Je médite encore plus.
Je ne dis rien pour n’inquiéter personne mais je me confie tout de même auprès de 4 amies qui m’auront permis de sortir le stress d’un processus avec tellement de frictions qu’il est sûr de vous faire tomber malade de stress ! Merci Christine, Selina, Ksenia et Carol.
Enfin, enfin… Après des jours passés sur des chardons ardents, j’ai enfin RDV avec le médecin qui doit analyser mon cas et décider des prochaines étapes. J’y vais à pied (7500 pas) avec papa, pour ne pas me laisser aller dans la spirale infernale du stress mal maîtrisé. Je rencontre un médecin femme charmante qui me pose une centaine de questions, analyse ma mammographie et me dit qu’il faut tout refaire. L’avantage est qu’il est tôt dans la journée me dit-elle, et nous allons pouvoir faire dans la foulée une nouvelle mammographie puis une échographie si nécessaire.
Elle me dit qu’avec mon style de vie : jeûne de 16h au moins, peu de glucides, activité physique, méditation, etc. je fais déjà tout ce qu’elle pourrait me recommander et que je ne pourrais pas faire mieux. Cela me met du baume au cœur et au corps.
Me voilà donc prise en main en moins de 30 minutes, c’est un vrai plaisir car tout s’accélère. Les résultats confirment la présence d’une masse pas bien jolie… Donc zou, une échographie est demandée et la grande ponte du service de radiologie vient délivrer l’analyse finale : cette masse n’est pas bien jolie donc on va faire 7 ponctions pour analyser les tissus. Et là, on n’attend plus, hop ! Revenez demain si possible, on vous trouve un créneau.
Je ne sais pas si je dois me réjouir de la rapidité de la chose ou m’en inquiéter
Je ne sais pas si je dois me réjouir de la rapidité de la chose ou m’en inquiéter puisque la raison évidente d’une telle précipitation est forcément que cela va très mal me susurre mon diablotin rabaisseur de moral. Je mets mes doutes en sourdines et me jette dans du cardio à outrance pour oublier…
Bizarrement, le jour de l’examen qui va déterminer de manière binaire si oui ou non la chose est maligne, je suis détendue et j’ai dormi comme un bébé. Je suis détachée du monde en quelque sorte et c’est bien agréable. Je fais même un FB live sur le chemin… Je cache bien mon stress apparemment !
Recouverte de couvertures chauffantes, pouponnée par une infirmière ukrainienne, et entourée d’un chirurgien grec et d’une chef de service éthiopienne (décidément cette salle d’opération est très Benetton puisqu’en plus il y a une corse, moi), nous voilà devant le point de non retour.
Alors que le chirurgien, ouvre, tripatouille et cherche les meilleurs angles d’attaque, j’entends tout à coup la chef de service s’exclamer “I love that” (j’aime ça). Apparemment, la masse en forme de hamburger (quelle ironie pour moi qui n’aime pas ça !) a “explosé” démontrant ainsi qu’il ne s’agissait pas d’une masse ferme de type tumeur cancéreuse mais simplement une petite blague de mon corps qui nous a créé un petit kyste de rien du tout comme presque toutes les femmes ont dans leurs seins mais il a bien fallu me faire stresser un peu donc hop, il lui a donné une forme étrange.
Boudiou… On fait tout de même une ponction parce-qu’après tout on y est, et tout est ouvert donc pourquoi ne pas se faire plaisir, mais bon le moral est au beau fixe, tout le monde sourit et moi aussi. À l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas le résultat de la biopsie mais je sais qu’il sera négatif.
Si j’ai tenu à partager ce petit drame sans répercussion aucune c’est que j’insiste : FAITES VOS MAMMOGRAPHIES ! Elles sauvent des vies. N’écoutez pas les charlatans qui vous disent que ces rayons x causent plus de problèmes qu’ils n’en soignent. C’est tout simplement faux. En revanche une chose est vraie : 20% des cancers ne sont pas détectés lors des mammographies (même 3D) et il existe une probabilité assez élevée de faux positif.
Mais, comme il est bien plus facile de soigner un cancer lorsqu’il est pris à temps que lorsqu’il a déjà évolué, faites-vous suivre.
Battez-vous si le système (comme ici chez moi aux USA) vous met des bâtons dans les roues, votre santé est votre bien le plus précieux. Utilisez tout ce qui est à votre disposition pour dépister d’éventuels problèmes avant qu’ils ne prennent trop d’importance.
Et continuez de manger avec peu de sucres (le lien entre alimentation riche en glucides et cancer est établi et sans appel), jeûnez 16h le plus souvent possible (le lien entre jeûne intermittent et réduction du taux de cancers ou du taux de croissance des tumeurs malignes et lui aussi établi et sans appel, lire la dernière étude sur le sujet menée par UCSF).
Le lien entre jeûne et cancer est établi. Le lien entre alimentation faible en glucides et cancer est lui aussi établi au-delà de tout doute possible
N’hésitez pas à rejoindre mon programme de coaching bien-être et/ou mon programme nutrition très faible en glucides Keto Smart® (cautionné par deux grands pontes de gastro-entérologie).
À votre santé !
Je vous recommande ces autres articles touchant au sujet du cancer : J’ai un cancer, je mange quoi ; [témoignage] Moi, mon cancer, LeBootCamp et ma santé ; Perdre du poids après 3 grossesses et un cancer,
Valérie Orsoni
Votre Coach Minceur & Bien-Être LeBootCamp