Lisez bien jusqu’à la dernière ligne ! J’insiste !
Il est 10h du matin, et je suis dans le petit aéroport de Los Cabos.
Agent United Airlines : “Madame, nous ne pouvons pas vous enregistrer pour le vol Cabo San Lucas – San Francisco sans votre carte verte”
Moi : “je sais bien qu’il faut la carte verte mais j’ai un passeport valide, une carte Global Entry que je n’ai obtenue qu’après un long process et un interview avec le FBI, et une copie de ma carte verte avec toutes les informations”
Agent United Airlines : “Madame, nous ne pouvons pas vous enregistrer pour le vol Cabo San Lucas – San Francisco sans votre carte verte”
Moi : “Je comprends bien mais que peut-on faire quand on n’a pas la carte verte ? Il n’y a pas un moyen ? Que font les autres à qui cela arrive ? Sûrement, je ne suis pas la seule dans cette situation ?”
Agent United Airlines : “Madame, nous ne pouvons pas vous enregistrer pour le vol Cabo San Lucas – San Francisco sans votre carte verte”
ok ok…cela fait trois fois que notre chère agent United me répète exactement la même phrase, je garde mon calme au prix d’une méditation forcenée. Je dois absolument prendre cet avion car demain à 10h du matin je dois subir des examens médicaux très importants. Et si je suis partie, c’est non seulement pour me soigner mais aussi pour ne pas passer de longs jours à attendre ces examens. Je ne peux pas les rater.
Je plaque mon plus grand sourire et insiste : “Madame, je comprends que vous fassiez votre travail pour protéger l’Amérique des émigrés illégaux, mais comme vous pouvez le voir, j’ai tout ce qu’il faut même si je n’ai pas le bout de plastique sur moi. Il y a forcément quelque chose à faire.”
Là, touchée par la Grâce, elle me dit “bon je peux bien appeler les officiers de l’immigration pour voir ce qu’ils vont me dire”
Alleluiah……
Mon alléluia sera de courte durée vu que les soit-disants agents (je ne les vois pas, elle peut avoir fait semblant de parler au téléphone) annoncent qu’ils ne peuvent pas autoriser cet embarquement. La solution a l’air des plus vagues…il y aurait une ambassade américaine à Los Cabos (le village est si petit que c’est aussi ridicule que d’annoncer l’existence d’une ambassade américaine à St Tropez) et puis tout le monde sait qu’il n’y a qu’une ambassade par pays et qu’elle se trouve à Mexico City.
On me fait appeler des dizaines de numéros…je parle à des gens qui ne causent pas l’anglais (alors qu’ils travaillent soit-disant pour l’immigration) et qui me transfèrent…je finis par comprendre que mon seul salut consiste à trouver un avion pour me rendre à Tijuana (la frontière et incidemment le fameux endroit où se trouvent des centaines de réfugiés qui demandent l’asile politique). Il n’y en a que deux, donc, soit je saute dans le prochain qui décolle dans 45 min, soit je prends celui de 18h mais dans ce cas-là, les bureaux de l’immigration seront fermés. Je courre avec une valise et deux sacs acheter un billet (il ne reste qu’une place, j’ai de la chance dans mon malheur) et je fonce enregistrer ma valise…..je continue ma course poursuite et monte à bord juste quand les portes se ferment…zou c’est parti pour la “charmante ville” frontière de Tijuana.
Pendant les deux heures de vol sur une compagnie dont je n’ai jamais entendu parler avant, je fais de la méditation relaxante (j’appuis sur le hoku) pour calmer le système nerveux et récupérer de l’énergie…..quelques turbulences et puis c’est la descente vers Tijuana….
L’endroit ou je dois me présenter reste très TRES vague : il y a, en effet, deux passages frontières à Tijuana (je découvre tout cela en même temps que vous)…un qui aurait (au conditionnel) des agents qui pourraient (au conditionnel) m’aider mais qui sera peut-être ouvert ou fermé…qui sait….et un qui aurait certainement des agents pour m’aider mais où la queue est si longue qu’en passant à pied je serai mêlée aux réfugiés et avec mes bagages ça va être le bazar (et je suis polie) et de toute manière, j’arriverai trop tard.
Je précise que je voyage habillée en mexicaine avec un petit top brodé et très coloré donc bonjour la discrétion et le message “je ne suis pas d’ici et je n’essaye pas d’infiltrer l’Amérique” !
Je passe tellement de temps à me renseigner que j’en oublie d’aller chercher ma valise à l’arrivée et que bien sûr quand je me retrouve aux bagages elle n’est plus là…..je me dis “mince elle est restée dans le sud !”…..mon petit coeur fait boum boum….boum boum…et puis je la trouve seule et abandonnée de l’autre côté des arrivées….je m’en sors bien.
Je me renseigne de tous les côtés et je finis par trouver une 3ème voie (entre temps mon amie Claire me guide sur le site officiel US qui me demande $595 pour faire une demande de duplicata mais dans combien de temps l’aurais-je..mystère). La 3ème voie, je la dois à l’amour du fric de nos amis américains…et oui, pour les gens qui acceptent de débourser la modique somme de $20, il existe un 3ème passage frontière super confortable, pas du tout surpeuplé. Je tente. On me prévient “vous payez les $20 mais il est possible que vous soyez refoulée à la frontière. dans ce cas-là vous devrez vous rendre à Juarez ou à Mexico”. Je pense positif. Je vais y arriver. Je suis crevée et je n’avais pas besoin de ça mais pour le moment, je me sors plutôt pas mal de mon aventure et puis ça me donne du contenu pour mon blog 🙂
Je n’ai jamais été aussi heureuse et stressée de voir ce panneau :
Tout le monde attend à la frontière. Puis les postes ouvrent….mon tour arrive et j’explique mon histoire. J’ai une chance inouïe, je tombe sur un officier, Off. Watson, qui a un cerveau et qui n’applique pas les règles bêtement. Merci merci merci. Il me dit que lui assure le premier niveau et ne me refoule pas, mais que je dois aller plaider ma cause au deuxième voire troisième niveau mais qu’il va m’accompagner pour m’aider. Me voilà dans cet entre-deux-monde où se retrouvent les refoulés de la frontière. Heureusement que j’ai ma carte Global Entry qui leur montre que je suis une personne qui a déjà été validée et par le FBI en plus…..cela prend super longtemps, tout le monde s’en mêle…je pense positif. Et puis, une autre officier, Mme. Doubleday, m’annonce que non seulement je peux passer, mais en plus je n’ai pas la pénalité de $595 à régler. Bigre, j’en ai de la chance.
Je me retrouve donc du côté américain de Tijuana….à 800 km de San Francisco. Je saute dans un Uber pour me rendre à l’aéroport de San Diego (juste à 20 min). Il est 4h de l’après-midi, et je prends un billet pour le 17h40. Arrivée à l’aéroport, on m’informe que cet avion a un soucis et est repoussé indéfiniment. Qu’à cela ne tienne, je change mon billet pour le 18h40. Je reçois un message de la compagnie informant que ce vol a du retard et ne partira pas avant 19.35…décidément !
Et bien c’est pas tout ça mais pour réduire mon stress, je me fais faire un petit massage du dos puis des petons et je décide de partager cette épopée avec vous 🙂
Il est 19h15, je file à la porte d’embarquement. Et là, sur un bel écran coloré, un message “18h40 – San Francisco – Décollé” ! Comment ça ?! Il était repoussé ! C’est quoi encore ce bazar ?! Je me jette sur l’agent de la porte et lui demande ce qui s’est passé, et là, avec un flegme britannique il m’assène un “ne vous stressez pas, on a un problème d’affichage, l’avion n’est pas parti, en revanche, le 17h40 est finalement parti, dommage vous auriez pu être dedans !”.
Je finis par décoller et arriver à San Francisco. Il ne reste plus qu’une chose….récupérer ma valise Hello Kitty….qui n’est pas sur le tapis des bagages….Argh ! Après attente et recherche, nous la retrouvons derrière un cordon de sécurité avec un employé qui me demande de lui montrer le ticket des bagages…que je n’ai pas bien évidemment, cela serait trop facile. Boudiou !
La morale ? Ca pourrait toujours être pire donc on po-si-ti-ve et on applique mon Système Feel Good !
Signé : Miss Catastrophe mais je me soigne
ps : j’ai retrouvé ma carte verte. je l’avais en fait oubliée le jour de mon départ et j’étais sortie du territoire avec ma Global Entry. Vous avez le droit de vous moquer !
2 commentaires
Bonjour Bonjour Valérie, vous êtes un modèle pour nous tous même fatiguée vous gardez la pêche On vous aime Bisous Nicole Je vous envoi les commentaires a partir du face book de mon mari je n’ai pas face book,l´ímage est un ancien appareil photo on dirait un monstre Je pense tous les jours à vous je fais tous les jours les replay fitness surtout celui du 6 décembre et les abdos hipopressifs Bon courage et a mardi 15 mai.
L’exception, c’est quand tout se passe comme il devrait … Mais là … Bravo et plein de xxxx pour la suite