Chaque année depuis 1969, le 22 avril, c’est la Journée de la Terre. Elle fut créée par le gouverneur de l’état du Wisconsin, Gaylord Nelson après qu’il ait vu les ravages causés par un marée noire sur Santa Barbara.
Depuis, c’est l’occasion pour nous terriens, de regarder autour de nous, de prendre conscience de notre impact sur la terre.
Parler et réaliser, c’est bien, c’est déjà un premier pas. Mais agir c’est mieux, cela change la donne et impacte le futur de notre planète.
Chaque année je partage avec vous ce que j’ai fait depuis 12 mois pour réduire mon impact sur la terre et en 2017 j’ai été beaucoup plus radicale !
Voyages
J’adore voyager et si possible en classe super confort. Seulement voilà, ça n’est pas parce qu’on nous offre des voyages en avion gratuits ou bien que nous avons les moyens de voyager (les billets d’avion sont de plus en plus abordables avec les compagnies low cost) que nous devons tous prendre le premier avion venu. Si 8 milliards de personnes prenaient l’avion, la terre étoufferait ! Aujourd’hui, la pollution liée au transport aérien représente 5% de la pollution totale mondiale mais, et c’est inquiétant, elle est en progression constante et rapide.
Mes changements
Plus d’avions totalement privés depuis 1 an et moins de voyages en avion tout court. En 2016/2017 j’avais pris l’avion plus de 40 fois. Sur la même période 2017/2018 : j’en suis à 12. Économies ? 97 tonnes de CO2 (je calcule mon empreinte carbone sur ce site : Nature.org).
Moins de pays visités. De fait, à part Paris deux fois, Fiji et Los Angeles, je n’ai rien fait d’autre. Un petit sacrifice qui m’a permis de mieux visiter ma belle Californie. Le bonheur peut se trouver à côté de chez soi.
Moins de voiture : pour traverser la vallée ? Le métro local (appelé Bart) ou le RER local (Caltrain). Réduction de la pollution, du stress (pas coincée dans les bouchons) et plus de temps pour travailler tranquillement assise dans mon bolide sur rails. Je prends moins le Uber intra-muros et privilégie le vélo (je suis abonnée à l’équivalent Vélib). Économies ? 39 tonnes de CO2 !
Fashion
La mode change vite, très vite. Nous sommes passés de deux collections par an à des collections capsules et des collections intermédiaires, le tout poussé par des influenceurs qui postent des photos toujours plus belles et nous propulsent vers le site web le plus proche pour acheter, acheter, et acheter encore la nouvelle robe à la mode dans la couleur tendance de l’été.
Résultat ? Nos placards regorgent de tenues oubliés, croulent sous les fringues que l’on ne porte que quelques fois, le blouson en moumoute bleu fluo, ça va sur une Kardashian qui pose, mais une fois passé le bonheur de la possession, on se calme.
La frénésie de l’imitation est terrible. On se doit de faire comme tout le monde : accumuler les nouvelles baskets que toutes les influenceuses portent, le maquillage, les lunettes nouvelle tendance, etc. Résultat, notre portefeuille souffre et la planète aussi. Imaginez donc si 8 milliards de personnes achetaient ne serait-ce qu’une tenue par an, la masse que cela représenterait. Car où va la vaste majorité de ces affaires ? À la poubelle ou simplement en boule au fond du placard. Entre 2000 et 2014, notre production de vêtements au niveau mondial a DOUBLÉ avec plus de 100 milliards de vêtements produits. Nous achetons 60% de vêtements en plus qu’il y a 20 ans et les conservons 2 fois moins longtemps qu’avant. Si vous aimez les chiffres, sachez que chaque habitant sur terre consomme en moyenne 5 kg de nouveau vêtement par an… ce qui donne 8 000 000 000 x 5 = 40 000 000 000 kg. C’est bon, vous avez peur ?
Mes changements
J’ai toujours acheté du déjà-porté (j’ai regardé pour écrire cet article, plus de 50% de mon armoire est du vintage). Mais là, je me suis interdit d’acheter une paire de chaussures ou de baskets depuis le 22 avril 2017 (à l’exception des chaussures d’escalade et de montagne). Pari tenu.
Je suis abonnée à une plateforme d’échange de vêtements, RentTheRunway.com : je reçois 4 vêtements que je garde aussi longtemps que je le souhaite et je les retourne quand je veux. Le coût ? $79 par mois et je récupère du Hervé Léger, Marchesa et autre vintage Chanel. Je n’ai pas acheté de top, veste, tee-shirt ou autre manteau depuis le 22 avril 2017. Et guess what ? Je suis toujours vivante !
Je donne mes vêtements beaux mais que j’ai déjà portés ou dont je me suis lassée à des amies qui font pareil. Il n’y a pas de honte à porter du vintage, du déjà-porté et à partager ses vêtements !
Food
Le plastique est partout ! Il emballe le riz bio d’une petite coopérative que l’on veut soutenir, les plats natures et sans gluten, les céréales pleines de sucre, les bonbons, le fromage et même les fruits ou la viande voire le vin ! Et bien sûr, l’eau ! Je n’en achète jamais en bouteille mais mon amie d’amour Danielle est le mauvais exemple (!!!) car elle achète 40 bouteilles par mois, soit 520 par an. Sachant que ce plastique n’est pas recyclable. Nous en avons parlé pour qu’elle prenne conscience et passe à l’eau filtrée. Le plastique, en effet, est très peu recyclé et finit dans nos océans, tuant les animaux, étouffant le corail, et formant un énorme continent de plastique entre l’Europe et l’Amérique !
De plus, nous achetons souvent trop et une bonne partie (30% au niveau mondial) de nos achats nourriture finissent à la poubelle. Achetons plus souvent mais moins. Faisons nos propres produits finis pour éviter les emballages : lait végétal, fromage, gâteau, cookies, plat cuisiné, smoothie, etc.
Mes changements
Depuis le 22 avril 2017, j’ai économisé plus de 960 emballages en plastique ! Comment ai-je fait ? J’ai trouvé une coopérative où je peux acheter presque tout (y compris la lessive) au détail. J’amène mes propres containers (des vieux en plastique que je recycle jusqu’à leur bonne mort ou bien des pots en verre). Il est vrai que faire les courses ainsi prend plus de temps mais la planète vaut bien quelques minutes.
Autre changement ? Je ne vais plus dans les fast foods soit-disant healthy car là aussi, de l’emballage et encore de l’emballage. Et je ne vais plus au Starbucks autant que par le passé. Avant le 22 avril 2017, j’y étais une fois par jour. Coût à l’année ? Plus de 1500€ et 365 verres en papier avec le couvercle en plastique ! À la place, je mets les 5€ dans notre petit cochon économies avec mon amie Stéphanie et dans un an, on cassera la tirelire et on se fera un plaisir.
Enfin, je ne me fais jamais livrer de la nourriture : trop d’emballages qui finissent directement à la poubelle, dont une bonne partie non recyclable.
À la maison
Là encore, de petits efforts quotidiens peuvent fondamentalement aider notre planète bleue :
- j’éteins les lumières dans les pièces que je quitte
- je prends des douches très rapides (et j’arrête l’eau quand je me savonne, gomme, lave les cheveux, etc.)
- je limite le nombre de bains (et dieu sait que je les aime)
- je ne laisser pas couler l’eau pendant que je me brosse les dents
- j’ai installé des chasses d’eau avec de plus petits réservoirs
- je fais réparer les fuites d’eau, même petites
- j’ai isolé ma maison au maximum
- je recouvre mes terrasses avec du bois recyclé de vieux immeubles et rails de train
- je n’utilise jamais la climatisation. Notre corps sait gérer les écarts de températures
- je fais sécher mon linge au naturel au soleil sur la terrasse. Je vois trop de californiens qui “jettent” leur linge mouillé dans le sèche-linge quand il fait 40°C dehors !
- je lave mon linge à l’eau froide (et oui, il sera propre sauf cas exceptionnels)
- je choisis des cycles courts
- je cultive des plantes adaptées à notre climat qui ne nécessitent pas trop d’eau et préfère celles qui me nourrissent plutôt que celles qui ne sont qu’ornementales
- je recycle tout ! J’ai mis en place un système de recyclage des piles (que certains de mes voisins de quartier mettaient dans les poubelles “normales”). Hier, j’ai porté à la centrale de e-recyclage plus de 4 kg de piles usagées. Toujours ça qui ne finira pas dans la décharge.
- j’achète des produits de saison et au maximum locaux (point de cerises en hiver chez moi !)
- tous mes produits d’entretien sont soit maison, soit 100% biodégradables (ok parfois la vaisselle brille un peu moins mais on s’en fout !)
- je n’utilise jamais de javel
- j’emmène mes sacs pour faire les courses
- j’ai arrêté de jouer au golf au vu de la quantité de ressources dépensées pour mon plaisir et pour un très faible nombre de personnes
- je ne mange quasiment jamais de viande (la source de protéine la plus gourmande en ressources à kilo de protéines équivalentes)
- etc.
Conclusion
J’ai toujours été connectée à la Terre mais jamais autant qu’aujourd’hui. Je me sens responsable et active. Je sais que les petits ruisseaux font les grandes rivières et qu’ensemble nous pouvons impacter le monde.
Je ne serai jamais parfaite parce que par définition, vivre c’est utiliser des ressources mais je suis plus consciente. Je réfléchis toujours avant de faire quelque chose : est-ce que je vais impacter la planète que je lègue à mon fils. Ai-je vraiment besoin des lunettes de la dernière mode (spoiler alert : non !) ? Est-ce que je voyage en jet privé ? On le critique quand on n’y a pas accès mais c’est bien confortable quand on est invité. Ou bien je prends un avion de ligne voire, je limite mes voyages ? Est-ce malin de faire 32h d’avion pour passer 36h à Dubaï (ce que j’ai fait en 2016) ? Est-ce que je fais ma fainéante et prends le Uber pour aller sur Embarcadero (ce que je faisais avant) ou un Vélib ?
J’apprends de mes erreurs, je progresse, je me fais toujours plaisir mais je suis plus engagée.
Mais attention, dernier petit mot, je ne culpabilise pas non plus. Si parfois je glisse et fais encore des erreurs, je ne me sens pas coupable au point de ne pas apprécier l’instant présent.
Vous aussi, prenez dès aujourd’hui des décisions bonnes pour la planètes. Lesquelles avez-vous choisies ?
Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants.
Antoine de Saint-Exupéry
PS : facile à retenir cette date du 22 Journée de la Terre… 7 jours plus tard… C’est mon anniversaire 🙂