Pendant les vacances, on a parfois le choix de :
– aller faire les courses au village, au marché,
– faire du vélo ou jouer à la pétanque,
– faire un tour en éléphant, en échasse ou en tchouk tchouk,
– aller faire un jogging, une marche, du surf, ou juste rien…
– se mettre à la terrasse d’un café, papoter avec les copines, lire les news,
– nager dans la piscine ou dans la mer,
– de faire du sport ou de buller au soleil,
– ou alors…. ou alors….. faire une marche de 7h avec 1,200 m de dénivelé ou une ascension raide de 4h avec baudrier, mousquetons, casque, le tout sur une via ferrata cotée ED (sachant que ED = Extrêmement Difficile, réservé aux personnes avec de très bonnes qualités physiques sans aucune appréhension du vide).
Et bien, après 2 jours de pluies torrentielles avec des randos sous des trombes d’eau, la décision fut vite prise, mon amoureux et moi irions nous frotter aux parois raides des montagnes italiennes.
Départ à 8h du matin, la montagne ça ne rigole pas… Nous partons tôt pour avoir le temps de réagir en cas de problème. Daniele, notre guide est au top. Un peu bourru mais pas trop, souriant mais pas trop, et techniquement au top avec sa corde croisée sur sa poitrine. Après une petite marche d’approche (déjà bien pentue !) d’1h, nous voilà au pied de la paroi. Et bien, vu d’en bas, c’est plutôt très impressionnant. Dommage que les photos d’amatrice que je suis ne puissent pas rendre la chose aussi bien qu’en réel.
La plaque du début de la via ferrata est claire. Même si nous ne parlons pas italien, les mots “difficile” et “esperti” se font facilement comprendre : difficile et pour experts. Nous voilà prévenus !
Surprenant, nous sommes presque seuls. Pas l’autoroute à laquelle les anciennes via ferrata plutôt faciles m’avaient habituée !
Trop facile le début, regardez donc !
Pas étonnant, elle est assez intense, après un passage d’échauffement facile trompeur qui pourrait laisser à penser que les italiens ont exagéré avec leurs “difficile” et “experts” : à-pic vertigineux, plaque raide de plusieurs dizaines de mètres sans appui ou presque, on monte tout à la force des bras. Et quand on a des petites jambes en plus et bien on peut faire des grand-écarts moins grands, c’est évident !
Nous montons pendant 1h sans repos (impossible de s’arrêter, il n’y a aucun petite arrête nous permettant de reprendre nos forces).
Puis séance photos dans un coin qui relie deux cheminées… et on repart… tout se passe bien même si je jure parfois quand un mousqueton se coince, la corde s’entoure autour de mes jambes (car bien sûr, je suis encordée entre deux grands bonhommes, donc si ils tirent chacun de leur côté, je décolle presque !).
Et à mi-montée, alors que je gravis un bout de paroi plutôt intense où j’ai du vraiment trouver la niaque au plus profond de moi pour ne pas craquer, le seul pied que j’avais en appui sur un rebord minuscule mais humide des pluies de la veille, mon seul pied en appui donc, ripe. Je perds l’équilibre et par l’opération du saint esprit, me raccroche à un piton. Mon cœur bat la chamade… Je me rassure en me disant que de toute manière je ne risque rien car je suis accrochée avec mon mousqueton. Et là, je baisse les yeux, et vois mon mousqueton défait ! Je ne tiens donc qu’à la force de mes bras (que j’ai découvert bien plus forts que je ne les croyais) et je me trouve au-dessus d’un à-pic tétanisant. Pas le temps de penser vraiment, avec l’énergie du désespoir, j’arrive à balancer une jambe plus loin que je ne m’en croyais capable de le faire, agrippe le bout de ma chaussure sur un centimètre de roche et ouf… nous voilà sortis d’affaire ! Et je continue, l’air de rien…
Je passerai sous silence le fait que dans la descente qui avait l’air bien pépère après 4h de via ferrata sans repos ou presque, la tête ailleurs à regarder les insectes, mon pied qui pèse une tonne à cause de la fatigue, décide de se coincer sous un rocher alors que je fais face à la pente… Je ne sais pas comment je m’en suis sortie mais bref, si j’écris ces quelques lignes, c’est que je suis toujours là (petit message pour rassurer mon équipe aussi au passage 🙂 )
Ces deux incidents oubliés, on peut se poser quelques instants et admirer le paysage. Que c’est beau ! Cela vaut toutes les heures passées à tirer sur des cordes, des chaînes, des petits bouts de roches, des pitons, etc etc etc. et toutes les frayeurs du monde.
Demain, c’est promis, je passe ma journée à lire les potins du monde en buvant du Sobacha… quoique… à voir ;). Et en attendant, j’ai bien mérité ma tablette de chocolat au lait !
PS : en tout cas, les heures de sport ont payé, les bras et les jambes ont bien tenu le coup !
PS2 : côté vestimentaire, je marche toujours avec un espèce de turban pour ne pas être gênée par mes cheveux, en robe de rando et pour grimper je glisse un pantalon dessous. Vraiment pratique la robe de rando, je vous le conseille (enfin si vous êtes une femme ou un Écossais dans l’esprit 🙂 ).
6 commentaires
Ouah ! Bravo pour cet exploit ! Pas trop de courbatures le lendemain ? 🙂
si beaucoup!!!!!
Bravo pour cet exploit Valerie!!! J’en ai eu des frissons au vu des photos!!! Bon repos… où pas!!! 🙂 Bises!
pas 😀
Ça c’est du bootcamp où je ne m’y connais pas !
hihi si s c’est du vrai à l’ancienne 😀