Le weekend est souvent réservé aux amis et à la famille, aux balades dans les bois ou aux petits voyages express en amoureux. Mais parfois, j’aime bousculer les habitudes et depuis quelques temps, j’avais une envie qui me trottait dans la tête “faire quelque chose de plus extrême”.
Pourquoi ? Voilà les 4 raisons pour lesquelles j’ai fait cette Spartan Race :
1 – Partager une expérience de folie avec mon fils qui va à la fac maintenant et que je ne vois plus autant qu’avant. Ce fut fort. Ce fut intense. Ce fut fou !
2 – Me (re)prouver qu’avec un bon entrainement et un moral d’acier, je peux surmonter (presque) n’importe quoi.
3 – Ce mois d’octobre était un anniversaire spécial… celui de mon opération de cheville. Si lourde, que j’en souffre encore des années plus tard. Alors je voulais me dépasser et dépasser la douleur quasi permanente.
4 – Enfin, comme à 5 ans j’ai eu ma première crise de rhumatismes (oui, je suis du genre précoce) disons que j’ai souvent mal quelque part. Alors me donner un coup de pied au derrière comme cela quand après la 1ère minute (avant même le vrai départ), mon poignet me lance tellement que j’ai l’impression d’avoir des couteaux plantés dedans à chaque appui, c’était une façon de reprendre le contrôle de mon corps. L’esprit plus fort que la matière en quelque sorte.
Préparation :
3 semaines avant la Spartan Race, l’inscription est faite, il est temps de se préparer pour cette course dont les photos en ligne sont impressionnantes et parfois effrayantes. J’ai découvert un coach fitness d’enfer. Moi qui en ai essayé beaucoup, Mike est juste au-dessus du lot. Il a CV très impressionnant ! Il a couru 3 World’s Toughest Mudder (24h non stop de course et obstacles déments), a fini 2ème au Gladiator Rock n’Run 2015, et plus ! Jamais de répétitions où il compte du genre et 1 et 2 et 3. Des mouvements toujours nouveaux. Pas de squats ou autres exercices déjà vus et revus. De la surprise. Encore et toujours. Mike m’a fait me dépasser. M’a montré que je pouvais faire bien plus que je ne le pensais. Bref, un vrai coach ! Donc pendant 3 semaines, quasiment tous les jours (avec ou sans lui), ce fut des sprints, des jogging, du lever de pneu qui pèse 115 kg (250 lb), de la grimpette sur des filets, de l’escalade à main nue, du lancer de javelot, du porter de sauts qui pèsent une tonne après 500 m, de la montée à la corde, de l’escalade de mur, et j’en passe. En récompense ? Des courbatures partout !
Le soir, mon fils qui est en stage, refaisait les exercices à la maison pour être au top lui aussi.
L’excitation monte…
2 jours avant la course, on se coupe les ongles bien courts (adieu Shellac !), on boit des électrolytes, on s’étire bien et bon “alea jacta est” (le sort en est jeté), si tu n’es pas prête 48 h avant, c’est un peu tard pour tout changer !
Jour J
Le matin de la course, lever 7h, départ 8h et zou, 2h30 de route. Un moment sublime passé à papoter avec mon fils adoré qui conduit, ça me repose !
À l’arrivée, organisation parfaite, à l’américaine. Parking géant. Nous ne sommes pas seuls ! Le beau soleil du matin qui nous a ébloui sur la route a fait place à de gros nuages menaçants. On signe un document légal (c’est l’Amérique) sur lequel est écrit “vous pouvez mourir, cette activité est très dangereuse et peut entraîner des conséquences dramatiques”. Glop. L’excitation est néanmoins à son comble ! On met notre chronomètre au poignet (quoique je me foute royalement du temps que je vais faire, le but est de traverser tout cela avec mon fiston, en y prenant du plaisir), le bandeau avec notre numéro de course, et zou… On va se réfugier dans la voiture : il pleut des trombes ! On voit passer des zombies couverts de boue mais un énorme sourire collé au visage. L’ambiance est juste géniale.
12h15 : on ne peut plus reculer. La pluie continue de bien tomber, tout est boueux. Youpi… On se dirige vers le départ de la course. Pour avoir le droit de démarrer, il faut déjà passer un mur de 1m70. Une broutille après mon entraînement. Mais bon, l’excitation aidant, je pose maladroitement le poignet délicat et paaaam ! Bobo. Ça promet, on n’a même pas commencé !
Un animateur de départ nous booste à mort. On hurle “Je suis Spartan”, “arooo arooo arooo”… Et zou, nous nous élançons sous des trombes d’eau !
Ça glisse, c’est de la glaise, des trous partout. La pluie continue. Un festival de chutes, de dérapages non contrôlés, et j’en passe… Mais on avance !
Premier obstacle, du gâteau ! 3 murs de 1m70 à passer, dessus, dessous, au milieu. La course a officiellement démarré.
On enchaine les obstacles… L’entraide est absolument géniale… Des Spartans qui vous hurlent “Bravo, tu assures”, des volontaires qui vous donnent à boire, et même des volontaires qui aident sur certains murs rendus excessivement glissant et dangereux par les trombes d’eau qui tombent du ciel en furie.
Je remercie mon coach au passage qui m’a tellement bien préparée !
Moi qui ai le vertige à 1m50, me voila au sommet de murs glissants en bois ou en train de grimper sur des filets tendus dans le vide… et mon fils qui hurle “allez maman, tu peux le faire”, “je le crois vraiment tu y es presque”… Ça vaut tout l’or du monde !
Une énorme mare avec de la glaise pleine de têtards et autres bêtes grouillantes qui bougent et qui piquent ? De la boue jusqu’à la taille ? argh… On passe à travers. Je m’agrippe à un voisin pas plus fier que moi pendant que le fiston passe comme si de rien n’était. À l’arrivée, des barbelés, on rampent sur les coudes et les genoux ou en mode beast crawl et les petits cailloux planqués dans la boue nous titillent sympathiquement. Et tout cela avec un Spartan Volontaire qui nous hurle “Spa DAY !” (et un petit soin du corps dans la boue”). Quel bonheur lorsqu’on arrive en haut et que l’on voit le chemin parcouru !
La pluie continue à faire rage... Certaines personnes, un énorme sourire sur le visage qui disent “Bon sang, quand je pense que l’on paye pour ça !”. Et tout le monde de répondre “Oui, mais c’est génial !”. Je confirme.
Arriver à vaincre un obstacle qui nous paraissait insurmontable il y a 3 semaines ? Ça n’a pas de prix. Avec son fils en prime ? Inoubliable ! Les pneus qui me semblaient si lourds ? J’en ai tiré un jusqu’à moi en 10 secondes top chrono et j’ai fini en disant “that’s it?” (c’est tout ?”). Merci Mike !!!
Porter des gros sacs plein de cailloux, des sacs qui pèsent 30 kg sur l’épaule. Bref, un vrai bonheur ! Et si on est incapable de faire un obstacle ? La punition est de 30 Burpees (ce qui est pour un poignet comme le mien, une vraie torture). Donc, on fait tout pour éviter la chute ou l’échec. On se dé-pa-sse !
Ça y est ! On a fini ! À l’arrivée, sentiment d’avoir dépassé nos limites… petits médailles qui s’entrechoquent sur notre poitrine… douche à l’eau glaciale, tout habillés, pour enlever la boue. On se change comme on peut dans un coin. On est gelés ! C’est simple, on ne peut plus bouger les doigts.
Et là mon fils me dit “C’est quand la prochaine course? On la fait en plus longue maman hein”, “Oui mon fils, il y en a une le 5 décembre à Los Angeles, on la fait ! “, “Oui mais que si on fait double distance”, “OK, on y va !”
À la prochaine !
6 commentaires
Absolument génialissime, tellement de volonté ! Ca donne envie de s’entraîner avec vous et Mike, double coach pour une double performance !
Oui il est génial Mike !
Super expérience mère – fils ! Bravo d’avoir surmonté votre douleur. Super mental
Je suis impressionnée par votre volonté. bravo !
Merci pour ce moment partagé, j’imagine à peine les émotions et le partage !!!
Je suis scotchée. Bravo Valérie