Les TCA c’est quoi ?
L’augmentation constante des troubles des conduites/comportements alimentaires (TCA), ces dernières années, a fait de ces troubles un des enjeux majeurs de santé publique dans la plupart des pays occidentaux.
Peu ou mal connus du grand public qui les réduit souvent à l’anorexie et à la boulimie, les TCA recouvrent en fait un large spectre de troubles très différents tels que l’hyperphagie boulimique, l’hyperphagie nocturne, les phobies alimentaires, l’orthorexie, les fringales de sucre ou encore la rumination (malheureusement très en vogue en ce moment…) ce qui élargit notablement le nombre des personnes concernées.
L’anorexie mentale est le plus connu des TCA, ce trouble touche environ 1 % de la population, avec une prédominance très marquée pour le sexe féminin (9/10), même si l’on rencontre de plus en plus d’hommes atteints par cette pathologie.
La boulimie représente quant à elle 3 % de la population, là aussi essentiellement féminine.
Les données sont plus limitées concernant les autres TCA atypiques, on estime l’hyperphagie boulimique (ou binge eating disorder) présent chez plus de 7 % de la population.
Attention ! Craquer sur un gros goûter, grignoter dans la journée ou la soirée même de grosses quantités ce n’est pas forcément un trouble du comportement alimentaire. Je vois trop souvent des BootCampeuses venant me parler de “crises de boulimie” alors que cela est loin d’être le cas. Ne pas manger équilibré, craquer sur des glaces tous les jours avec des copines, n’indique que très rarement un TCA.
Les TCA doivent être diagnostiqués par un médecin voire un psychiatre, selon des critères bien précis et à l’aide d’outils adaptés.
Nous entendons par TCA un trouble du comportement qui aurait les caractéristiques suivantes :
‐ une perturbation durable des habitudes alimentaires ou du comportement de contrôle de poids
‐ ces perturbations induisent des manifestations cliniques, physiques ou une altération du fonctionnement psychosocial
‐ ces perturbations ne doivent pas être secondaires à un trouble médical ou à un autre trouble psychiatrique
Il faut savoir que ces troubles alimentaires sont des maladies et que différents facteurs peuvent en être l’origine ou le déclencheur.
Se cacher derrière un faux TCA pour justifier une prise de poids liée à un je-men-foutisme alimentaire et à un manque d’exercice n’aide pas la personne concernée à se sortir d’affaire. Il est donc important de se responsabiliser et de ne pas se trouver des excuses.
La diversité des facteurs à l’origine des TCA*
Les facteurs génétiques
Aujourd’hui il ne fait plus aucun doute, il existe plus d’une vingtaine de gènes impliqués dans les troubles des conduites alimentaires. De nombreuses études ont mis en avant cette vulnérabilité génétique prouvée par des études de jumeaux et des études familiales.
Les facteurs sociaux
Ils jouent un rôle important dans les idéaux de minceur, la valorisation des conduites à risque et la course aux performances. Le mode d’alimentation compte également pour beaucoup. Avoir facilement accès à des aliments riches et variés dont le goût est renforcé par des exhausteurs de goût , des parfums séduisants et une publicité omniprésente dans notre quotidien, est un facteur manifeste de développement des troubles des conduites alimentaires et de surpoids.
Nos rythmes alimentaires ont aussi beaucoup changé en quelques décennies ! On mange plus vite, on accompli d’autres tâches en même temps, on saute le déjeuner ou on remplace la collation par une barre de chocolat ou des grignotages. Le rythme alimentaire est de plus en plus flou.
La femme, davantage touchée par ces troubles, est également soumise à des diktats de minceur et de beauté, plus souvent jugée sur son apparence qu’un homme il faut bien le dire. A cela s’ajoute une pression sociale, aujourd’hui une femme doit continuer à faire des enfants mais assurer sa carrière professionnelle, tout en continuant d’assumer les charges quotidiennes… sans défaillir, en restant féminine et forte ! Une pression supplémentaire qui pèse de plus en plus lourd sur le quotidien.
Les facteurs familiaux ou environnementaux
Les attitudes critiques des proches envers la silhouette ou le contrôle du poids sont souvent observés chez des personnes souffrant de TCA.
Le mode de relation interpersonnelle, la place de chacun dans la famille, les règles éducatives semblent donc aussi avoir leur rôle à jouer dans l’apparition de ces troubles.
D’autres facteurs peuvent intervenir : un environnement émotionnel invalidant, une activité physique et sportive intense au début de l’adolescence ou dans les années qui précèdent.
Le caractère, le tempérament ou les traits de personnalité peuvent aussi être le signe d’une prédisposition ou d’une fragilité potentielle. On retrouve souvent : le perfectionnisme, l’anxiété, une mauvaise estime de soi, l’impulsivité.
Les évènements de vie comme le harcèlement scolaire, une agression physique, sexuelle, un échec sentimental ou un accident peuvent altérer la confiance en soi, l’estime personnelle. Vivre dans le mensonge en s’inventant une vie, des évènements passés, être exposé de manière trop intense aux réseaux sociaux et aux attentes de nos “fans” peut fragiliser et favoriser l’apparition d’un tel trouble.
Les facteurs de déclenchement
Un “régime” est une porte d’entrée fréquente dans les troubles du comportement alimentaire. Même un simple ré-équilibrage alimentaire, et donc le simple fait de vouloir commencer à faire attention à son alimentation, surveiller le contenu de son assiette, peut entraîner un trouble alimentaire chez ses personnes prédisposées.
La prise de poids liée à un évènement particulier : un décès, une rupture, une déception, un problème hormonal, un traitement médical ou une grossesse, peut entraîner des préoccupations excessives autour du poids. Perdre du poids devient alors une obsession et là encore, chez une personne prédisposée cela peut avoir des conséquences dramatiques.
Il s’agit d’une maladie multifactorielle. Il ne suffit donc pas de suivre un régime, d’avoir une mauvaise image de soi ou d’avoir des problèmes familiaux pour déclencher un tel trouble.
Comment notre programme LeBootCamp peut aider
Les troubles du comportement alimentaire sont une condition médicale qui nécessite un suivit régulier avec un médecin qui comprend bien les raisons de ce trouble et surtout les impacts que celui-ci peut avoir sur votre organisme.
Le coach ne peut jamais remplacer un médecin mais peut néanmoins, et dans le cadre d’un suivi global médecin/patient/coach, vous aider à garder le cap de par le support qu’il vous apporte.
Le coach est là pour répondre à vos questions (non médicales), pour vous soutenir dans les moments difficiles et surtout pour partager avec vous des tactiques qui peuvent vous aider à considérer la nourriture comme une amie et non pas comme un outil de punition. Très souvent, en effet, les personnes boulimiques punissent leur corps à travers cet acte de sur-alimentation anarchique.
Mon programme, cautionné par de très nombreux médecins, peut vous aider pour plusieurs raisons :
- Il n’est pas un régime mais un style de vie. La nourriture n’est ni une récompense, ni une punition; elle est indispensable à la vie et doit être un grand moment de plaisir que l’on peut partager avec ses amis et ses proches
- On ne compte pas les calories, les points et les grammages…bref, on ne crée pas de comportements compulsifs
- On ne se focalise pas sur le chiffre magique des kilos que la balance va indiquer mais plutôt on se fie à son impression personnelle
- On fait du sport régulièrement et de manière saine, c’est à dire, ni trop ni trop peu
- On mange de bonnes choses qui vous donnent la pêche ce qui permet de faire plus de choses et de garder son esprit bien occupé à autre chose que de penser à la nourriture
- On découvre de nouvelles saveurs et on re-apprend à cuisiner. Quand on se fait un petit plat, on est moins tenter d’en manger des quantités astronomiques.
- On reçoit le soutien dont on a besoin. Vous me posez une question et je vous réponds. Je suis là pour vous 🙂 et bien sur, un coach ne juge jamais.
Une équipe formée
Avec l’analyse quotidienne des blogs de nos BootCampeuses et les questions au coach, nous sommes en première ligne pour dépister des troubles du comportement alimentaire, et nous sommes donc souvent les premiers à tirer la sonnette d’alarme et à renvoyer vers une prise en charge médicale.
Soucieuse de trouver la réponse et les comportements les plus adaptés à ce type de situation, mon équipe a été formée aux TCA, notamment au CHU de Montpellier.
CONCLUSION
Tout le monde ne peut pas développer un trouble alimentaire. Même une personne suivant un régime extrême ne finira pas en anorexique si elle n’en a pas la prédisposition.
C’est une maladie. Elle doit être diagnostiquée par un médecin, suivant des critères bien précis et des outils adaptés. Une personne fragilisée par une rupture, des problèmes professionnels ou autres et qui grignote de façon compulsive ne souffre pas forcément de TCA par exemple.
Cette maladie est multi-factorielle. Plusieurs facteurs et éléments déclencheurs peuvent être à l’origine d’un tel trouble.
Un régime est une des portes d’entrée possible pour développer un trouble du comportement alimentaire UNIQUEMENT chez des personnes prédisposées.
Avec le programme nous sommes en première ligne pour dépister des troubles du comportement alimentaire. Notre équipe est formée à cela et le programme peut aider dans le cadre d’un suivi pluridisciplinaire.
*d’après, entre autres, le psychiatre Alain Perroud, expert en thérapie cognitive et comportementale.
3 commentaires
Merci pour cet article et je me permets une question “santé” . mais uniquement si par hasard, vous saviez ( pas de recherche pour moi, vous en faite tant pour nous déjà !) et il n’y a pas urgence vitale en ce moment.
Des traitements efficaces ( hors neuroleptiques, anti-parkisonniens et anti epileptiques) contre le “syndrome de jambes sans repos” appellé aussi de “Willis Ekbom” aurait-ils eté porté à votre connaissance en Amérique.
Ici, j’ai été suivi à un haut niveau,meme dans le service de la pathologie du sommeil de La Pitié-Salpetriere, mais la medecin européenne semble démunie … (homéopathie, yoga et Reiki m’aide mais parfois lors de grandes crises qui peuvent durer comme là 12 semaines, je suis désespérée avec des nuits sans nom qui s’enchainent et …..je mange pour me calmer ) MERCI encore pour votre travail d’utilité publique fait avec Grand Coeur
Bonjour et merci pour votre message 🙂
La méditation transcendentale est étudiée en ce moment et a l’air de montrer de bons résultats. Avez-vous essayé ? Bon courage !
Merci de votre reponse. Je pratique la meditation en Pleine Conscience ( Tich Nath Hanh) mais bien sur encore tres modestement, je vais persister dans cette voie.