La grosse de 25 ans et la canon de 50 ans vous saluent bien bas.
Avec un sous-titre pareil, je pense que vous passerez votre chemin et ne daignerez pas poser vos yeux de star méprisante sur mes quelques mots.
Pour celles et ceux qui ne comprendraient pas le pourquoi de ce billet, je fais suite à son interview parue dans Marie-Claire où Yann Moix dit :
“Je suis incapable d’aimer une femme de 50 ans, je trouve ça trop vieux”
J’imagine que vous n’êtes pas le seul homme de l’ancienne génération à préférer les corps de jeunettes qui vous adulent (pour votre fric ou votre cerveau, cela reste à débattre). : un “power trip” comme on dit an anglais, ou une façon d’apaiser votre sentiment de précarité vis-à-vis des autres. Vos préférences restent personnelles, évidemment, mais la façon de les exprimer est pour le moins indélicate.
Ceci étant dit, et à moins d’être myope, un homme éduqué et qui sort de son antre une fois par an sait bien qu’il existe des femmes jeunes, rondes, et jolies, des femmes jeunes, rondes et moins jolies, des jeunes minces et jolies, et des jeunes minces et moins jolies, et….des femmes de 50 ans super canon, des femmes de 50 ans flasques, des femmes de 50 ans qui ne les font pas. Il y a des femmes de 25 ans qui en font 50 et vice versa.
L’âge sur le papier est donc un concept très relatif.
Ne pensez-vous pas qu’il faille explorer le monde et ne pas vous limiter à, je vous cite “une jeune asiatique de 25 ans au corps superbe” ? Je ne parle pas de moi, oh que non, qu’il soit beau, riche, jeune ou vieux, un esprit qui base son commerce sur la critique et l’avilissement d’autrui perd tout sex-appeal. Un tel mal-être ne saurait que me pomper toute mon énergie créatrice que je souhaite mettre au service d’autrui et non de sa destruction.
Sortons de votre interview dans Marie-Claire et élargissons la discussion aux propos que vous tenez en général à la télévision (Laurent Ruquier/ONPC, C8), radio, autres interviews, etc…
Quand on a écrit 900 pages pour décrire sa naissance et une enfance malheureuse, quand on passe son temps à critiquer autrui avec des termes tous plus méchants les uns que les autres, quand on pense ne pouvoir prendre son pied qu’avec une jeunette asiatique (remarquez, les autres peuvent ainsi savourer leur tranquillité), il est temps de partir faire une retraite dans un ashram et de méditer sur le sens que vous souhaitez donner aux années qu’il vous reste sur terre.
Nous ne sommes pas responsables de nos souffrances d’enfant, mais nous sommes responsables des souffrances que nous causons aux autres
N’avez-vous pas envie d’être BON ? N’avez-vous pas envie de mettre un sourire sur le visage des gens qui vous entourent ?
Vous êtes éduqué. N’avez-vous pas envie de partager votre érudition ? De laisser une legacy comme on dit en anglais ?
Je ne suis ni féministe, ni #MeToo. Non, je suis un être humain choqué par vos propos qu’ils visent les jeunes ou les vieux, les hommes ou les femmes. D’une manière générale, je suis choquée de voir le gaspillage que vous faites de votre érudition prodigieuse.
La preuve qu’une grande éducation ne rend pas forcément intelligent.
Et je souhaiterais finir sur une note non physique. Parce que votre analyse ultra-réductrice des femmes qui ne sont en fait que des enveloppes charnelles nous fait tomber dans un monde à la Zola. Je me permets de vous rappeler que les femmes ont aussi un cerveau et que celui-ci peut être très sexy d’intelligence. J’irais même plus loin, le contenu du cerveau se bonifiant avec les années, une femme de 50 ans risque d’avoir plus de discussion que…vous ! Et c’est au final, peut-être ce qui vous fait peur.
Un petit mea culpa serait le bienvenu si tant est que ce terme figure dans votre vocabulaire.
Valérie Orsoni
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Brillant