Cette semaine, je fête mes 50 ans…dans ma tête franchement, cela ne change rien puis j’ai toujours l’impression que j’ai 30 ans, mais je me suis dit qu’il serait intéressant de me servir de cette date pour
- Relever un défi de folie
- Me servir de ce défi pour soutenir une association qui m’est chère : The Wounded Warrior Project
J’ai donc décidé de courir un semi-marathon (21km), moi qui ai une sainte horreur de courir, et qui l’an dernier après 5km avait fini aux urgences podiatriques pour cause de douleurs insupportables dans la cheville droite (celle qui a subi une grosse opération pour lui enlever un os en trop et qui a connu son lot de fractures, foulures et entorses).
Je précise qu’ici nous ne sommes pas confinés. La Californie pratique un shelter-in-place : magasins, restos, bars et sociétés fermées. Télétravail MAIS autant de sorties et aussi loin qu’on le souhaite. Port du masque obligatoire dans ma ville de Palm Springs lorsque l’on croise quelqu’un.
Jusqu’au weekend dernier, je n’avais jamais couru plus de 5km sans soit m’ennuyer, soit sans me faire mal, soit les deux. J’ai tenté 14km la semaine dernière et suis arrivée sur les rotules.
Bref….malgré tout ce qui était contre moi et mon corps, je me suis lancée ce samedi 25 avril sur les routes du désert de Palm Springs.
Des températures de 40C sont attendues accompagnées d’un petit vent desséchant. Le départ est donc prévu pour 6h du matin.
Je pars en tenue de fitness classique, je n’ai pas de short, et avec des baskets de base, plus design que pro. Mais bon, à coeur vaillant rien d’impossible !
Je porte 2 ceintures à la taille, chacun équipée de 2 petits gourdes dans lesquelles j’ai mis de l’eau et des électrolytes.
Des lunettes de soleil, de l’écran total mais pas de musique, because mon casque a disparu.
Voici donc mon expérience, km par km…..
6h : départ, à jeun, avant la grosse chaleur après 3h de sommeil (trop chaud la nuit). Il est prévu 40C avec un peu de vent chaud aujourd’hui. Je suis crevée et pour être honnête, j’ai mal au dos (je me suis faite mal il y a 3 jours en apprenant des routines Cirque du Soleil sur mes anneaux !).
3km : on dérouille la bête. RAS. Je partage en direct sur mon Instagram @valerieorsoni et je vois déjà que vous êtes bien tous et toutes là pour me soutenir. Vous allez vraiment faire une différence.
5km : j’ai mal au genou et à la cheville du côté droit. Je résiste. Esprit > Corps.
6km : je suis entrée sur les terres tribales des indiens Agua Caliente. C’est beau ! Le vent augmente. Je me dessèche plus rapidement que prévu. En gros, j’ai toujours soif !
7 km : envie de faire pipi. Forcément, même si je transpire comme un cochonnet, je bois beaucoup, ces qui entre doit sortir. Pas simple pour une nana dans un endroit où des voitures et des gens passent et où aucun abri ou gros arbuste n’est disponible. Bon alors, je suis sortie de la petite route tribale, me suis enfoncée dans le désert jusqu’à ce que je tombe sur un arbuste plus gros que les autres mais pas beaucoup. J’ai donc prié pour que personne n’ait le regard attiré par un “truc” orange fluo.
10 km : j’ai fini 2 de mes gourdes. Reste 2. Je vais me rationner un peu. La chaleur augmente. Ça commence bien à brûler.
12 km : 50% de fait. Yoohoooo….Je m’imagine en train de desdendre de l’autre côté du col. Bon, et puis, ne riez pas, j’ai encore envie de faire pipi. Je ne sais pas ce que j’ai mis dans mes gourdes mais soit on m’a fait une blague et j’y ai mis des diurétiques soit je ne sais pas.
Le problème est que je suis sortie du désert et que je suis en pleine ville (même si elle est petite et dans le désert). Il y a donc des voitures qui passent et aucun endroit discret. Je sors de la route principale et en choisis une petite, perpendiculaire. Entre deux maisons, je vois un petit arbuste pas bien gros mais bon, je raisonne en enfant de 2 ans, si je ne vois pas, on ne me voit pas hahaha. Au moment où je me prépare, une voiture de jardiniers arrive. Je me rhabille illico presto et m’enfonce un peu plus dans la rue….Je finis par trouver un arbuste un tantinet plus gros que les autres et par envoyer une grosse prière que les jardiniers ne vont pas bouger.
14km : les kilomètres passés se font bien sentir. J’ai les fessiers en feu et les ischion-jambiers aussi. Je passe mon temps à papoter au téléphone pour me changer les idées. Je suis épatée par la capacité de souffle que j’ai. Mon coeur ne monte même pas au-dessus de 120 pendant que je papote en live sur instagram ou au téléphone avec les copines.
15 km : mon corps lâche. L’esprit prend le dessus. C’est décidé, je n’abandonnerai pas ! Ha mais, qui est la plus forte ? Ma motivation ou mon envie de me poser par terre ?
17 km : sur-réel. 17….17…17…je crie ce chiffre dans ma tête….Je n’y crois même pas…je m’approche du but.
18 km : je cours comme un robot. Mes jambes sont raides. Warrior un jour, warrior toujours. On ne lâche rien…et je me répète en boucle dans la tête, mes mantras : #NeverGiveUp, #TeamNoExcuse, #JeSuisUneDeesse #OnEstDesWarriors et bien sûr #JeNeSuisPasUnLoukoum. Les répéter, c’est ne pas laisser la place au doute, aux doutes.
19 km : sérieusement, j’ai envie de pleurer. Mes nerfs doivent vouloir lâcher. Mais bon comme moi je ne le veux pas, je remonte les boucliers de protections et non mais, c’est qui la chef.
20 km : je me rapproche de chez moi, je n’ai plus d’eau. Il fait bien chaud. Franchement, je suis limite de me poser en me disant, c’est bon, 20 ou 21, on s’en fout…mais non, je suis têtue comme une mule corse, Je tiens bon.
21 km : je suis dans un nuage, ou sur un nuage, je ne sens plus rien, mon fils et mon amie Nathalie m’attendent sur la ligne d’arrivée avec une bouteille d’eau et un appareil pour capturer mes dernières secondes.
Bien sûr, je me suis étirée. Comme je le dis toujours, chaque effort cardio ou renfo devrait être suivi par 20% du temps en étirements.
Un mot : MERCI. Merci pour tous vos messages qui m’ont non pas fait chaud au coeur puisqu’il faisait déjà bien chaud mais qui m’ont donné des ailes.
Quel autre défi devrais-je relever ?
Valérie Orsoni
Votre Coach Minceur & Bien-Être LeBootCamp