À chacun son Everest, j’ai coutume de dire….ce qui me paraît fou, le Denali (6200m que j’attaque la semaine prochaine) sans assistance/aide/guide ou autre porteur, peut sembler un rêve des plus inatteignables pour une personne qui n’a même pas gravi la petite colline derrière chez elle, et pour une personne qui vient de faire le K2, la perspective sera différente.
Il est des projets, néanmoins, où tout le monde s’accordera pour dire qu’il est des plus fous, “insane” comme on dit en anglais.
Ce projet ? Rallier San Francisco à Hawaii à la rame !!! Oui, en kayak (baptisé Valentine, le nom de sa soeur).
En solo.
Sans assistance.
Impossible ? Impossible n’est pas Cyril ! Car c’est le projet fou d’un explorateur de l’extrême, Cyril Dx (son vrai nom, Derreumaux).
2400 miles nautiques…soit 4444 km (70 jours devraient être nécessaires) !
À la force de ses bras, ou plutôt de son dos pour être plus précise avec un peu d’aide des courants qui vont dans la bonne direction. C’est un effort surhumain, qu’à mon avis, seule une poignée de personnes sur terre peut réaliser.
À quelques jours de mon propre départ pour l’Alaska, je suis allée à sa rencontre pour lui poser des questions un peu plus intimes que les questions classiques type : distance, nombre de jours, etc…
Voici la version écrite de nos échanges, le montage vidéo arrive sous peu (et du croustillant en fin d’article)….

Le personnage : adorable. Le genre d’aventurier qui te met en confiance…jusqu’à ce que tu montes sur son kayak et qu’il te secoue de droite à gauche et te disant “tiens, ça c’est les sensations quotidiennes”. Trois minutes plus tard, j’ai la nausée ! Si j’ai le temps d’une milliseconde exploré l’idée de l’accompagner, et bien c’est foutu !
Cyril a découvert le kayak il n’y a que 10 ans. Autant dire qu’il n’est pas tombé dedans tout petit…Il n’est ni breton, ni îlien, non, c’est un chti de Lille. Pas vraiment la capital mondiale du kayak. Nourrissant cette passion, jour après jour, coup de rame après coup de rame, la suite logique fut des trajet de plus en plus longs jusqu’à la traversée San Francisco-Hawaii en 2016 en équipe (4) dans le cadre de la course Great Pacific Race.. Non seulement ils prirent la première place de la course, mais encore plus fort, avec un temps de traversée de 39 jours, les voilà dans le Guinness Book of Records!
Sa condition physique : au top ! On ne s’embarque pas dans ce genre d’aventure en allant à la gym pour le cours d’abdos fessiers du dimanche ! C’est un athlète d’ultra-endurance. Un vrai. Principalement dans les sports d’eau.

Son kayak : grand et petit à la fois. Construit sur-mesure en Angleterre.
Grand, parce-que bien sûr, il est bien plus volumineux que le kayak de base que vous louez à Monterey pour faire le tour de la baie.
Petit, parce que je m’imaginais au milieu des flots…moi, la trouillarde à l’idée qu’un requin vienne taquiner ma coque.
Très bien aménagé, optimisé au cordeau pour embarquer tout ce dont il aura besoin pour cette traversée mythique.
Désalinisateur : pour produire l’eau fraîche dont il a besoin pour s’hydrater. Huit litres par jour de prévus mais il n’est pas vraiment limité puisque que la machine est alimentée au solaire.
Panneaux solaires : le dessus du kayak est équipé en panneaux solaires. Systèmes redondants : un à l’avant et un à l’arrière.
Électronique : du GPS au téléphone satellite, à son iPhone avec toute la série Seinfeld de téléchargée.
Confort : ça n’est pas le Ritz ! Un siège pour ramer et une cabine type sarcophage pour dormir ou rester calfeutré en cas de tempête. Il a tout prévu côté air, avec des petits ventilateurs qui remplacent l’oxygène consommé.
Toilettes : pas de chasse d’eau dans ton kayak quand tu rames sur le plus grand toilette du monde ! Tu te débrouilles entre deux vagues.
Cuisine : pas de réchaud. Il mangera donc froid pendant la traversée. Je lui a bien proposé des recettes gourmandes type risotto aux champignons sauvages mais cela devra attendre l’arrivée en août à Hawaii (je lui conseille donc l’excellent risotto champignons de Taormina à Waikiki).

Protection de l’océan : bien évidemment il ne jettera rien par-dessus bord qui ne soit pas totalement bio-dégradable. Et pour info, même sa petite bassine “toilettes” est fabriquée en “plastique” réalisé à partir d’algues.
Nutrition : ne vous attendez pas à un 3* Michelin, quoique ses barres Standard Process soient délicieuses (de son avis donc je vais donc devoir les tester). Pour le reste, ça sera des plats lyophilisés réhydratés à froid donc. Et comme moi, des M&Ms et autres bêtises boosteur de moral. Dans tous les cas, il va brûler aux alentours de 6000 calories jour, il peut donc se faire plaisir sans limites.
Le suivre : vous pourrez le suivre en direct live (exactement comme vous me suivez lors de mes expéditions) en allant sur le Live Tracker.
Le soutenir : avec un budget de $100000 sur 3 ans, toute aide est précieuse, donc si le coeur vous en dit n’hésitez pas, et direction PAGE SOUTIEN !

Bon, et le croustillant alors…..je me suis dit “il rame beaucoup, il doit avoir des bras de folie”…alors j’ai tâté ses biceps (bien fermes je confirme)….et là il me dit “tout vient du dos quand tu rames”…pas faux ! Je rétorque : “bon du coup, tu n’as pas un gramme de gras sur le corps, hein ?”
Sa réponse ? : “ha non, j’ai pris 7kg de gras avant car je sais que vais perdre du poids pendant ma traversée”.
Je suis coach, je dois évaluer la situation. Je lui ai fait retirer le tee-shirt, fallait bien que je constate de mes propres yeux wink-wink. Constatation ? Oui, il a une petite réserve un peu comme les phoques, mais pas autant hein ?!? Vous verrez tout dans la vidéo à venir !
Je serai lundi matin à 5h sous le Golden Gate accompagnée d’autres personnes pour lui souhaiter bon courage…bon vents, bonne rame et RDV en août à Honolulu !
Suivez-le sur Instagram pour dévorer les photos que son équipe postera au fur et à mesure de ses progrès ! @cyrildx
Allez, je retourne aux préparatifs de mon expédition. Un article arrive bientôt sur ce blog !
Valérie Orsoni
Votre Coach Minceur & Bien-Être LeBootCamp