Et si je ne veux pas lâcher prise ?

C’est la grande expression à la mode : LE LÂCHER PRISE !

Elle est servie à toutes les sauces :

Tu n’aimes pas ton corps : lâche prise !
Tu n’aimes pas ton boulot : lâche prise !
Tu es dans la malbouffe et n’arrive pas à t’en sortir : lâche prise !
Tu as des soucis qui te minent : lâche prise !

Moi-même, je vous ai fait des séances de MediYoga sur ce sujet. Mais, un gros bémol s’impose !

Il faut différencier si vous décidez de lâcher prise consciemment ou bien si les réseaux sociaux vous imposent de lâcher prise parce que Un(e)tel(le) le dit et le prêche.

Au risque de choquer, je vous dirais que toute situation ne se prête pas au lâcher prise qui peut très vite s’apparenter à de l’abandon plus qu’à une modification de son schéma de pensée.

Il ne faut pas confondre : cesser de se laisser bouffer par un projet qui n’aboutit pas et baisser les bras dans une situation où on ferait bien de les garder levés (et avec des poids, cela va sans dire).

Lorsque je me suis faite opérer il y a peu des mâchoires/sinus et que la douleur fut atroce (étant donné que je suis allergique à quasiment tous les anti-douleurs et narcotiques), le nombre de fois où j’ai entendu ce conseil “lâche prise, arrête d’y penser, ça ira mieux” fut hallucinant ! J’ai, de fait, fait le contraire… Je n’ai pas lâché prise mais j’ai pris le taureau par les cornes : je me suis renseignée pendant des heures sur comment me soigner sans écouter mon médecin qui avait déclaré forfait. J’ai remué ciel et terre. Dans cette situation, ne pas avoir lâché prise m’a mise sur le chemin d’un homme dont je garderai le nom secret, mais qui m’a sauvée de douleurs atroces.

Lorsqu’il y a plusieurs années je gravissais ma première montagne avec des attelles à cause de mes problèmes osseux de naissance et que j’insistais “je ferai l’Everest un jour et les 7 sommets aussi”, on me répondait “impossible pour toi, laisse tomber”, ce à quoi je rétorquais “je refuse d’accepter cette impossibilité, je vais me battre”… et la phrase couperet tombait toujours “lâche prise”.

Résultat ? Je n’ai pas lâché prise. Je me suis battue, j’ai trouvé des traitements, des techniques et une alimentation anti-inflammatoire qui a fait ses preuves et qui est maintenant recommandée par de nombreux médecins en France, le Keto Smart et j’en ai fait des montagnes… et en décembre je pars gravir le Mount Vinson en Antarctique suite à quoi je rallierai le Pôle Sud à ski.

Un autre exemple ? La semaine dernière quand je faisais état de mes douleurs et de mon incapacité de m’entraîner pour mon expédition, ce qui me met en risque d’être incapable d’y aller. De nombreuses voix se sont élevées “prends soin de toi avant, lâche prise, tu iras une autre fois”. Et bien non, j’ai pris mon plan d’entraînement de 90 min… et je l’ai étalé sur 12 heures à mon rythme : 5 minutes ici, 10 minutes là. Je n’ai pas lâché prise, j’ai saisi le taureau par les cornes.

Au final, en tout cas pour moi, je m’en rends compte, très souvent, le lâcher prise s’apparenterait à une excuse déguisée, une fainéantise justifiée… Je dis NIET (oui, je me suis remise au russe comme vous pouvez le voir), et je saisis à nouveau le taureau par les cornes (bon, vous avez deviné mon signe astrologique ? Taureau bien sûr).

Alors, la prochaine fois que vous penserez au lâcher prise, regardez-vous dans un miroir et décidez consciemment si ce sujet particulier nécessite un vrai lâcher prise ou une prise de conscience que vous êtes plus fort.e que vous en avez l’air et que vous pouvez vous battre !

Vous êtes UNSTOPPABLE, comme nos tee-shirts LiliWarrior vous le disent !