Madame, Monsieur,
Droite, gauche, centre ? La santé ne devrait pas connaître de bord politique !
Or, à cause de conflits d’intérêt patents, notre santé fait trop souvent l’objet de tractations entre les élus politiques et les dirigeants des grandes sociétés agro-alimentaires. Résultat ? Nous sommes bombardés de messages publicitaires très puissants nous engageant à manger plus et plus souvent. Ce que nous faisons !
Depuis les années 60, les problèmes de santé liés à notre style de vie, et notamment à notre alimentation ont connu une croissance astronomique. Entre une sédentarisation galopante et une diabolisation des graisses orchestrée par les lobbies du sucre, notre société est de plus malade de sa pyramide alimentaire : trop de produits transformés, trop de sucres en tout genre, trop de produits chimiques.
La Sécurité Sociale croule sous ses dépenses de santé liées à des maladies qui pourraient être évitées : diabète de Type II, cholestérol, etc… De plus, saviez-vous qu’en 40 ans, la capacité cardio-vasculaire de nos enfants a été réduite de 25% ? Ceci laisse présager de dépenses de santé supplémentaires à venir !
La bonne nouvelle est qu’en matière de santé nationale il n’est jamais trop tard pour bien agir. C’est pour cela que j’ai le rêve fou que notre Etat, nos classes dirigeantes, et nos élus, vont réaliser combien ils ont le pouvoir de renverser la tendance par des initiatives peu couteuses mais aux résultats impressionnants.
Voici mes suggestions qui, je l’espère, sauront retenir toute votre attention :
- Enseignement des grands principes de nutrition dès les petites classes de maternelles à raison de 2h par semaine. Une attention toute particulière sera portée aux sources de financement des supports de cours : aucun fonds en provenance des grands de l’agro-alimentaire ne seront acceptés. Les grands principes abordés seront : l’importance de la consommation de l’eau vs jus de fruits ou soda, avec un focus sur les aliments dans leur état naturel : poissons, viandes, fruits.
- Instauration d’une option Nutrition au bac.
- Mise en place de potagers d’école afin d’initier les enfants aux goûts des produits naturels et de leur inculquer la notion des saisons, de la production agricole et du plaisir de consommer sa récolte.
- Augmentation du niveau d’activité physique dès les petites classes de maternelles, à raison d’1h par jour jusqu’à 12 ans puis 2h par jour.
- Allègement des journées scolaires, à l’instar des pays anglo-saxons avec des fins de cours vers 14h. Les après-midi seront consacrés aux activités de développement physique.
- Afin de tenir les programmes scolaires existants, les vacances seront revues et raccourcies, là encore, à l’instar de nos amis américains dont la culture sportive est inculquée aux enfants dès leur plus jeune âge.
- Pour éviter le développement du diabète de Type II chez les jeunes enfants et les adolescents, interdiction d’installer des distributeurs de produits transformés, sucrés et sodas dans les écoles et universités.
- Cantines : les menus seront revus et les enfants auront accès à 3 versions : classique : poisson ou viande, ou végétarienne. Des options sans gluten et sans lait seront aussi offertes.
- Prise en charge par la Sécurité Sociale ou l’entreprise à 100% des inscriptions aux cours de fitness, salles de gym, aux programmes de coaching nutrition.
- Prise en charge par la Sécurité Sociale ou l’entreprise à 100% dans la limite d’un budget à définir selon la taille des entreprises, des programmes d’activité mis en place dans les entreprises de plus de 15 employés.
- Mise en place de Chèque Bien-Être, à l’instar des Chèques Vacances.
- Pour les emplois sédentaires avec badge et tracking horaire, mise en place de la demi-heure active (DHA) quotidienne. L’employé aura le droit d’utiliser cette demi-heure pour marcher dans l’entreprise, autour des bureaux, etc…
- Révision de la semaine du goût avec un financement par les collectivités locales et les petits producteurs locaux (là encore, nous éviterons l’appropriation de ce genre d’évènement par les grands de l’agro-alimentaire)
- Amélioration des compétences des médecins généralistes en matière de nutrition (notons que seules quelques malheureuses heures y sont consacrées aujourd’hui) : tous les programmes universitaires de médecine incluront 250 heures de formation en nutrition humaine. Les supports ne seront pas sponsorisés par l’industrie agro-alimentaire comme c’est le cas aujourd’hui.
- Révision des organismes comme le PNNS (Programme National Nutrition Santé) et l’ANSES en leur ôtant toute relation avec l’industrie agro-alimentaire pour éviter tout conflit d’intérêt. Passage des produits laitiers au niveau des friandises, réduction de la quantité de féculents suggérés, et réduction drastique des produits contenant du gluten.
- Réforme de l’ANSES, dont les cadres sont nommés par l’État mais qui émanent, en grande partie, de l’industrie agro-alimentaire.
J’ai bien conscience que ce plan peut paraître ambitieux et s’attirera certainement de nombreuses foudres des lobbies concernés. J’ai néanmoins la certitude, au vu des coûts médicaux abyssaux dont une très large partie pourrait être évitée avec un peu d’éducation et moins de lobbyisme, que la mise en place d’un tel programme améliorera la vie des français.
Je me tiens, bien évidemment, à votre disposition pour toute clarification, modification ou addendum.
Je vous prie, Madame, Monsieur d’agréer l’expression de mes sentiments les plus sincères,
Valérie Orsoni
Auteur de 26 ouvrages nutrition, fitness et bien-être, traduits en 5 langues – Fondatrice LeBootCamp.com
Lectures suggérées : Peut-on vivre sans lait ?, Peut-on vivre sans gluten ?
5 commentaires
Bravo pour cette lettre, je te rejoins à100%! Les lobbys en tout genre nous polluent! Vive le sport et la slow-food!
merci ! pour soutenir le combat, il ne faut pas hésiter à retweeter les tweets que j’ai faits sur le sujet (dans lesquels j’apostrophe les candidats)
Bravo…
merci ! À partager sans retenue !
En tant que bootcapeuse et enseignante, je ne peux qu”aprouver !!!